Malta, sauts de tonneaux les yeux bandés
Hansa Theater de Hambourg, vers 1975
Centre national des arts du cirque, fonds Ariane Touzé
© Photo Mahler (Hambourg)
L’acrobate et sauteur baptisé Malta (ou Matla selon les programmes édités par les cirques) pratique une discipline empruntée aux fêtes de villages et érigée en performance.
Argument tragique du roman d’Edmond de Goncourt, Les Frères Zemganno [1879], le numéro de saut de tonneaux de ses personnages, Gianni et Nello, reprend une tradition foraine ancienne. Accessoire du quotidien présent dans les villes et les campagnes depuis toujours, le tonneau offre aux sauteurs de la foire nantis de bons jarrets, un prétexte à exploits particulièrement appréciés. L’exercice, effectué à partir d’une propulsion à pieds joints sans élan et sans aide technique a toujours frappé les esprits. La profondeur des tonneaux ouverts oblige l’athlète à une mobilisation musculaire exceptionnelle pour sauter à l’intérieur du premier et surtout rebondir dans le suivant sans accrocher les bords avec ses pieds, ce qui provoquerait une chute malencontreuse. Les fûts sont alignés au sol ou posés sur des supports de diverses hauteurs pour diversifier et accroître la difficulté d’un parcours qui requiert une concentration et une force hors du commun.
Traversant les siècles et les cultures, des démonstrations de saut de tonneaux s’affichent aux répertoires, depuis celle du « Petit Diable » de la Foire Saint-Germain à la fin du XVIIIe siècle, avec les Laureyns qui se produisent au music-hall dans les années 1920-30, Malta dans les cabarets européens, au Nouveau Cirque Jean Richard pour la saison 1977-78 ou au Cirque Éducatif à Noël 1979, Ildar et Alfia Rakhmatoullin, couple d’artistes tatars entrés dans la troupe du Cirque national de Kazan en 1972, présentés sur la piste de Ringling Bros. & Barnum & Bailey en 1996 [spectacle Ariana, the Human Arrow] ou Adrian Van Gool junior, de la famille du cirque suisse Nock au XXIe siècle.
La spécialité fait même l’objet d’un film muet en plusieurs tableaux tourné en 1902 par Pathé frères et intitulé Miss Maud Gasweld et Arnold, sauteurs de tonneaux.
Voir aussi :
- Edmond de Goncourt, Les Frères Zemganno, 1879.
- Vidéo d’Adrian Van Gool junior, 2016
Sources :
- Le Journal de Paris du 21 mars 1781 : mention « Saut du Tonneau par le petit Diable », p. 322, entre le Saut du Tremplin, du Ruban et de la Planche de Feu… à la Foire Saint-Germain.
- L’Echo d’Alger du 3 février 1921 : les Laureyns au Casino Music-Hall d’Alger.
- L’Echo de Bab-El-Oued du 28 janvier 1923, les Laureyns au Casino Music-Hall d’Alger.
- Le Mutilé de l’Algérie du 23 octobre 1927 : les Laureyns au Casino Music-Hall d’Alger.
- Adrian, En piste les acrobates, 1973, p. 51.
Argument tragique du roman d’Edmond de Goncourt, Les Frères Zemganno [1879], le numéro de saut de tonneaux de ses personnages, Gianni et Nello, reprend une tradition foraine ancienne. Accessoire du quotidien présent dans les villes et les campagnes depuis toujours, le tonneau offre aux sauteurs de la foire nantis de bons jarrets, un prétexte à exploits particulièrement appréciés. L’exercice, effectué à partir d’une propulsion à pieds joints sans élan et sans aide technique a toujours frappé les esprits. La profondeur des tonneaux ouverts oblige l’athlète à une mobilisation musculaire exceptionnelle pour sauter à l’intérieur du premier et surtout rebondir dans le suivant sans accrocher les bords avec ses pieds, ce qui provoquerait une chute malencontreuse. Les fûts sont alignés au sol ou posés sur des supports de diverses hauteurs pour diversifier et accroître la difficulté d’un parcours qui requiert une concentration et une force hors du commun.
Traversant les siècles et les cultures, des démonstrations de saut de tonneaux s’affichent aux répertoires, depuis celle du « Petit Diable » de la Foire Saint-Germain à la fin du XVIIIe siècle, avec les Laureyns qui se produisent au music-hall dans les années 1920-30, Malta dans les cabarets européens, au Nouveau Cirque Jean Richard pour la saison 1977-78 ou au Cirque Éducatif à Noël 1979, Ildar et Alfia Rakhmatoullin, couple d’artistes tatars entrés dans la troupe du Cirque national de Kazan en 1972, présentés sur la piste de Ringling Bros. & Barnum & Bailey en 1996 [spectacle Ariana, the Human Arrow] ou Adrian Van Gool junior, de la famille du cirque suisse Nock au XXIe siècle.
La spécialité fait même l’objet d’un film muet en plusieurs tableaux tourné en 1902 par Pathé frères et intitulé Miss Maud Gasweld et Arnold, sauteurs de tonneaux.
Voir aussi :
- Edmond de Goncourt, Les Frères Zemganno, 1879.
- Vidéo d’Adrian Van Gool junior, 2016
Sources :
- Le Journal de Paris du 21 mars 1781 : mention « Saut du Tonneau par le petit Diable », p. 322, entre le Saut du Tremplin, du Ruban et de la Planche de Feu… à la Foire Saint-Germain.
- L’Echo d’Alger du 3 février 1921 : les Laureyns au Casino Music-Hall d’Alger.
- L’Echo de Bab-El-Oued du 28 janvier 1923, les Laureyns au Casino Music-Hall d’Alger.
- Le Mutilé de l’Algérie du 23 octobre 1927 : les Laureyns au Casino Music-Hall d’Alger.
- Adrian, En piste les acrobates, 1973, p. 51.
BnF, Éditions multimédias, 2021