Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

La troupe marocaine de voltige équestre Hadji Mohamed Ben Medanih

Sans date
Centre national des arts du cirque, archives Tristan Rémy
© D.R.
La présence des Ottomans dans le nord de l’Afrique a généré la pratique de l’art équestre pour la guerre et par conséquence, le divertissement. De véritables troupes se constituent au cours du XIXe siècle pour se produire en Europe, à l’instar des troupes d’acrobates-sauteurs. La transmission de ces savoirs s’effectue de père en fils ou du moins, à l’intérieur de la communauté.
La voltige équestre à la turque, un modèle pour les écuyers italiens dès la Renaissance, se pratiquait sur de petits chevaux arabes râblés, rapides, et des chevaux barbe dont l’élevage et le dressage trouvent un nouvel essor depuis quelques années, au Maroc notamment. Montés debout, avec ou sans selle, les chevaux étaient conduits à grande vitesse par le guerrier, puis le voltigeur en spectacle qui enchaînait passages sur et sous le cheval, renversement pour attraper un foulard ou un chapeau jetés à terre, conduite à l’envers, manipulation d’armes ou d’objets, constituant ainsi le fondement d’acrobaties équestres largement développées à partir du XVIe siècle dans des lices montées en périphérie des foires ou dans les pistes de cirque moderne. Dans le journal de son voyage en Italie, Michel de Montaigne décrit les prouesses enchaînées par un voltigeur italien dans les Termes de Dioclétien près de Rome, le dimanche 8 octobre 1581. Il précise que l’acrobate équestre aurait appris toutes les facettes de son art auprès d’un Turc dont il aurait été l’esclave.
 
Voir :
- Michel de Montaigne (1533-1592), Journal du voyage de Michel de Montaigne en Italie, par la Suisse et l'Allemagne en 1580 et 1581, édition originale Rome, 1774, tome 2, en français du XVIe siècle. Réedition Citta di Castello, S. Lapi éditeur-imprimeur, 1889, texte en français moyen et italien, p. 530-531.