Attractions des puces au Grand Théâtre et Cirque Original de Neuilly
1923
Centre national des arts du cirque, archives Tristan Rémy
© D.R.
Cette affiche de la Foire de Neuilly de 1923 pourrait porter comme légende ce témoignage de Jules Lemaître (1853-1914) sur une édition de la Fête de Neuilly du 28 juin 1886 :
« Non loin de Bidel, qui dompte les lions, Mlle Emma dompte les puces. Mlle Emma est une jolie brune ; elle porte un costume ultra-oriental et elle a de la douceur dans le sourire et dans la voix. Par des prodiges de patience, elle enserre d’un fil de métal presque invisible le thorax des vaillants insectes, et les attelle à des chars de formes diverses. Elle emploie aussi les puces à faire tourner des manèges et des moulins en papier. Cela est aussi difficile que de faire des doubles ballades en rimes riches ; et, à cause de cela Mlle Emma me devient respectable. Cette jeune personne m’enseigne que la puce est, relativement à sa petite taille, l’animal le plus vigoureux de la création ; elle peut traîner mille fois son poids ! Mlle Emma nourrit ses pensionnaires de son propre sang ; elle leur fait faire deux repas par jour, chacun de dix minutes. L’éminente dompteuse me montre son bras tout couvert de morsures, et qui, sans cela, serait un assez joli bras. Elle m’apprend enfin que les pauvres petites puces serrées par l’imperceptible anneau, meurent régulièrement au bout de deux mois. ‟Elles finissent toutes, me dit-elle, par être étouffées.ˮ Mlle Emma paye un franc la douzaine les puces bien constituées qu’on lui apporte. Je vous en donne avis. Il ne faut rien laisser perdre… » Extrait de Impressions de Théâtre, 2e série, Paris, Société d’impression et de librairie, 1888-1898, p.387.
« Non loin de Bidel, qui dompte les lions, Mlle Emma dompte les puces. Mlle Emma est une jolie brune ; elle porte un costume ultra-oriental et elle a de la douceur dans le sourire et dans la voix. Par des prodiges de patience, elle enserre d’un fil de métal presque invisible le thorax des vaillants insectes, et les attelle à des chars de formes diverses. Elle emploie aussi les puces à faire tourner des manèges et des moulins en papier. Cela est aussi difficile que de faire des doubles ballades en rimes riches ; et, à cause de cela Mlle Emma me devient respectable. Cette jeune personne m’enseigne que la puce est, relativement à sa petite taille, l’animal le plus vigoureux de la création ; elle peut traîner mille fois son poids ! Mlle Emma nourrit ses pensionnaires de son propre sang ; elle leur fait faire deux repas par jour, chacun de dix minutes. L’éminente dompteuse me montre son bras tout couvert de morsures, et qui, sans cela, serait un assez joli bras. Elle m’apprend enfin que les pauvres petites puces serrées par l’imperceptible anneau, meurent régulièrement au bout de deux mois. ‟Elles finissent toutes, me dit-elle, par être étouffées.ˮ Mlle Emma paye un franc la douzaine les puces bien constituées qu’on lui apporte. Je vous en donne avis. Il ne faut rien laisser perdre… » Extrait de Impressions de Théâtre, 2e série, Paris, Société d’impression et de librairie, 1888-1898, p.387.
BnF, Éditions multimédias, 2021