Initiateur d’un « essai de cirque » intitulé Le Vide, Fragan Gehlker fixe son agrès – une grosse corde – à la coupole du cirque stable de Châlons-en-Champagne, à l’occasion du spectacle organisé pour les 25 ans du Centre national des arts du cirque en 2010.
À la construction du bâtiment à la fin du XIX^e siècle, des découpes ont été pratiquées dans les fermes métalliques de son dôme pour leur donner un statut ornemental. Sur la photographie ci-dessus, éclairée par une lampe fixe, l’une d’entre elles projette sur la voûte de la salle de spectacle la silhouette d’une lyre, emblème d’Apollon, le dieu grec de la musique. Les décors intérieurs comme cette lyre résonnent avec les bas-reliefs sculptés sur la façade de l’établissement où des motifs d’instruments de musique et de masques de comédie entourent l’imposant groupe de chevaux qui jaillit du tympan en demi-cercle au-dessus de la double-porte cochère. Ils rappellent qu’à l’instar d’autres cirques stables qui ont remplacé des semi-constructions ou édifices de bois démontables, le cirque de Châlons-en-Champagne, d’abord privé puis municipalisé, était ouvert toute l’année, avec, à l’affiche, des saisons musicales ou théâtrales. Les cirques faisaient même office de salles polyvalentes pour les concours de comices agricoles ou les remises de prix des écoles, ce qui leur donnait un rôle central dans la vie de la commune.
 
Source :
- Collectif dir. Gwénola David, Cirque à l’œuvre, Centre national des arts du cirque, Paris, Éditions Textuel, 2011.