George Carl, excentrique américain
Cabaret du Crazy Horse Saloon, vers 1980
© D.R. / Programme Knie, saison 1983
Né le 7 mai 1916 à Niles dans le Michigan (États-Unis), fils d’un fermier d’origine napolitaine, George Carelli se produit très jeune sur une piste de cirque, à la fois comme écuyer et acrobate. Sauteur exceptionnel, il est capable de franchir cinq éléphants à l’aide d’une batoude. Il oriente progressivement sa carrière vers les planches du vaudeville, du music-hall et du cabaret. Mime prodigieux, il crée un numéro à partir d’un simple micro récalcitrant et fait le tour du monde ! Auréolé d’un Clown d’Or au VIe Festival International du Cirque de Monte-Carlo (1979), George Carl est sollicité par toutes les scènes et pistes de la planète, du Crazy Horse Saloon où il passera plusieurs années, au cirque Knie où il se produit en 1983 dans le même programme que plusieurs autres clowns aux tonalités très différentes. Il côtoie Pic, Pipo Junior et ses partenaires Gaston et Rolf Knie Junior, mais sa fantaisie douce amère touche singulièrement les spectateurs.
Empêtré dans le fil de son micro, vêtu comme Chaplin ou Karandach, George Carl s’inscrit dans une lignée intuitive de clowns humanistes, humbles et attachants, à l’instar de Buster Keaton, véritables miroirs tendus à un public qui s’esclaffe et s’émeut tout à la fois. En 1995, il fait ses « débuts » à l’écran en intégrant la fabuleuse troupe de comédiens rassemblés par le cinéaste Peter Chelsom pour son film Funny Bones, tourné notamment au cœur du somptueux Blackpool Tower Circus. George Carl y interprète le personnage d’un oncle muet, aux côtés – on serait tenté d’écrire en symbiose – de Jerry Lewis, Lee Evans, Oliver Platt, Ticky Holgado, Leslie Caron et… Olivier Py !
Silencieux, George Carl n’en délivre pas moins à la fin du film quelques mots bouleversants qui résument bien au-delà de la pure séquence cinématographique la profession de foi de toute une caste : « Notre souffrance est particulière. La douleur que nous éprouvons est pire que celle de n’importe qui d’autre. Mais nos levers de soleil sont plus beaux que pour quiconque. Les Parkers sont… comme la lune. Il y a toujours une face sombre. Invisible. Comme il se doit. Mais n’oubliez jamais que la lune noire influence, elle aussi, les marées. »
George Carl s’est produit à 24 reprises sur le plateau du Ed Sullivan Show, à la demande répétée du public et de l’animateur ! Il s’est éteint à Las Vegas le 1er janvier 2000.
Source principale :
Magazine du Cirque Knie, saison 1983, « La poésie du cirque ».
Empêtré dans le fil de son micro, vêtu comme Chaplin ou Karandach, George Carl s’inscrit dans une lignée intuitive de clowns humanistes, humbles et attachants, à l’instar de Buster Keaton, véritables miroirs tendus à un public qui s’esclaffe et s’émeut tout à la fois. En 1995, il fait ses « débuts » à l’écran en intégrant la fabuleuse troupe de comédiens rassemblés par le cinéaste Peter Chelsom pour son film Funny Bones, tourné notamment au cœur du somptueux Blackpool Tower Circus. George Carl y interprète le personnage d’un oncle muet, aux côtés – on serait tenté d’écrire en symbiose – de Jerry Lewis, Lee Evans, Oliver Platt, Ticky Holgado, Leslie Caron et… Olivier Py !
Silencieux, George Carl n’en délivre pas moins à la fin du film quelques mots bouleversants qui résument bien au-delà de la pure séquence cinématographique la profession de foi de toute une caste : « Notre souffrance est particulière. La douleur que nous éprouvons est pire que celle de n’importe qui d’autre. Mais nos levers de soleil sont plus beaux que pour quiconque. Les Parkers sont… comme la lune. Il y a toujours une face sombre. Invisible. Comme il se doit. Mais n’oubliez jamais que la lune noire influence, elle aussi, les marées. »
George Carl s’est produit à 24 reprises sur le plateau du Ed Sullivan Show, à la demande répétée du public et de l’animateur ! Il s’est éteint à Las Vegas le 1er janvier 2000.
Source principale :
Magazine du Cirque Knie, saison 1983, « La poésie du cirque ».
BnF, Éditions multimédias, 2021