Issus de la famille Micheletty, les jongleurs antipodistes rebaptisés les Ricos, occupent la piste avec une mobilité et une aisance dues à leur parfaite formation d’acrobates et de cyclistes. La troupe se compose de trois femmes, qui alternent les emplois, et d’un homme, tous jongleurs. L’autre élément original de la séquence reproduite sur cette image réside dans le dédoublement des postes d’antipodistes à proprement parler, puisque la porteuse, qui jongle avec des balles, soutient sur ses jambes repliées, dans le rôle d’une trinka, une autre antipodiste qui fait rouler et voltiger ballons et cylindre (« cigares ») sur un mode plus attendu.
Les programmes du cirque Amar des années 1960, toujours dédiés aux présentations d’animaux, offrent néanmoins un choix de numéros acrobatiques. Chaque saison a ses troupes de jongleurs, équilibristes comme Pifar Shang et ses assiettes (1965), antipodistes et icariens comme les Rios (1964), ou les Biros, venus de l’Est (1966). Les Ricos figurent au programme de la dernière saison de l’enseigne créée et gérée par les frères Amar, avant la retraite du dernier, Mustapha Amar, durant l’été 1967, quelques mois avant le décès d’Ali Ahmed ben Amar.
 
Source : Dominique Denis, Les cirques des Frères Amar, 2016.