Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Les Iran Boys, jeux icariens et antipodisme

Années 1960
Centre national des arts du cirque, fonds Ariane Touzé
© D.R.
Les deux conflits mondiaux du XXe siècle ont fortement contribué à changer la physionomie et l’économie du spectacle de cirque. Ainsi le cirque des années 1960 s’articule-t-il autour de performances hétéroclites engagées pour leur valeur technique et un petit air de nouveauté. Le lien entre des numéros fondateurs comme les présentations équestres et des attractions qui se produisent indifféremment au music hall ou au cirque est apporté par un Monsieur Loyal qui valorise la diversité de l’offre, l’exploit et la « modernité » de chaque numéro.
Découverts par les spectateurs du Cirque Pinder en 1961, les Iran boys ont reçu dans leur pays, l’Égypte, une formation de gymnastes qu’ils appliquent à une double discipline dont l’origine se perd dans la nuit des temps : un travail de propulsion avec les pieds, soit d’objets de formes diverses, soit de projectiles humains, leurs partenaires. Ordinairement ces deux types d’exercices font l’objet de présentations distinctes, réalisées par des troupes différentes. Le jonglage avec les pieds est la spécialité des antipodistes et la propulsion de voltigeurs qui exécutent des figures codifiées que permet la posture du porteur s’inscrit dans ce qu’on désigne par jeux icariens. Dans les deux cas, ce dernier est couché sur un dispositif qui surélève son bassin et soutient ses reins, appelé trinka. La trinka peut être posée au sol ou sur un piédestal plus ou moins haut. Sur la photographie ci-dessus, le partenaire n’effectue aucun exercice de voltige. Il repose sur les pieds de « l’homme du bas » comme on appelle les porteurs dans une colonne ou une élévation, qui lui sert de trinka pour faire virevolter sur ses plantes de pieds des accessoires de jonglage.
 
Source :
- Pierre Couderc, « Les Jeux icariens ou le travail à la Risley », dans Le Cirque dans l’Univers n°58, p. 7-11.