Marco, équilibre au pointe à pointe sur échelle
Vers 1960
Centre national des arts du cirque, fonds Ariane Touzé
© D.R.
Né Dieter Milatzecke, ou Miolatzecke, à Wurtemberg en 1935, l’équilibriste s’est fait connaître sous le nom de scène de Marco. Il imagine et expérimente un numéro qui met en jeu des pyramides de verres préalablement remplis de liquides. Il les dispose sur la garde d’une épée dont la pointe est fichée dans une minuscule encoche à l’extrémité de la lame d’un poignard, dont il tient la poignée dans la bouche. Pour que les plateaux de verres posés en équilibre précaire au sommet de ce « pointe à pointe » ne se renversent pas, leur support doit rester absolument vertical. À la charnière de l’édifice, le poignard sert de variable d’ajustement du pointe contre pointe des deux armes blanches. Le jongleur-équilibriste s’aide d’abord d’une main pour caler la poignée du couteau entre ses mâchoires. Puis, une fois l’assemblage stabilisé, il se met en marche, la tête renversée en arrière, jusqu’au pied d’une échelle horizontale d’au moins dix mètres, fixée au sol par des haubans mais toujours flexible. Alors, avec une lenteur étudiée, il en gravit les barreaux en exécutant plusieurs figures, grand écart le long de l’échelle ou, comme sur cette image, renversement total du corps en arrière, les pieds passés sous le dernier échelon. Le temps d’un rétablissement suivi par un public qui suspend son souffle, il imprime à son support un mouvement de balancement qui fait onduler dangereusement la fragile installation, puis redescend très vite à reculons en effleurant à peine les barreaux. Pour couronner sa prestation, il détache le poignard et dans le même temps, il lance les plateaux de verres qu’il rattrape d’une main tout en lâchant l’épée qui se fiche en vibrant dans un petit panneau de bois à ses pieds.
Précurseur à la fin des années 1950 de ce qui sera désigné comme « pointe à pointe » [sword balancing act en anglais], Marco est aussitôt imité par des jongleurs du monde du cirque et du music-hall. Rogana (Dora Rogge, 1933-) sur échelle ou Rex Bormann-Moreno sur un fil dans les années 1960-70, l’Italienne Ketty Bernardini, l’Allemand Athos (le porteur des Siegfried à la perche portée), Miss Yuma ou Bruno Arlès dans les années 1980, trouvent dans une séquence de pointe à pointe au sol ou sur agrès un final d’une intensité dramatique nouvelle, accentuée par les accords lancinants d’un Boléro exécuté par l’orchestre.
Sources :
- Adrian, Le Sens de l’équilibre, Édition Paul Adrian, 1993, p. 16-17.
- Programmes de cirques européens des années 1960, 1970 et 1980 (Pinder ORTF 1967 ; Jean Richard 1969 ; Amar 1972 ; Pinder-Jean Richard 1975 et 1976 ; Reno 1980-85 ; La Piste aux Étoiles 1962, 1966 ; 1974. coll. MM)
Précurseur à la fin des années 1950 de ce qui sera désigné comme « pointe à pointe » [sword balancing act en anglais], Marco est aussitôt imité par des jongleurs du monde du cirque et du music-hall. Rogana (Dora Rogge, 1933-) sur échelle ou Rex Bormann-Moreno sur un fil dans les années 1960-70, l’Italienne Ketty Bernardini, l’Allemand Athos (le porteur des Siegfried à la perche portée), Miss Yuma ou Bruno Arlès dans les années 1980, trouvent dans une séquence de pointe à pointe au sol ou sur agrès un final d’une intensité dramatique nouvelle, accentuée par les accords lancinants d’un Boléro exécuté par l’orchestre.
Sources :
- Adrian, Le Sens de l’équilibre, Édition Paul Adrian, 1993, p. 16-17.
- Programmes de cirques européens des années 1960, 1970 et 1980 (Pinder ORTF 1967 ; Jean Richard 1969 ; Amar 1972 ; Pinder-Jean Richard 1975 et 1976 ; Reno 1980-85 ; La Piste aux Étoiles 1962, 1966 ; 1974. coll. MM)
BnF, Éditions multimédias, 2021