Cirque Otto de Berlin
Décoration intérieure
Planche extraite de la revue Zeitschrift für Bauwesen, Ernst & Korn éditeurs, 1860
Relevé en coupe. Lithographie, 28 × 44 cm
BnF, département des Arts du spectacle, FOL-ICO ARC-278
© Bibliothèque nationale de France
Soucieux de produire sa troupe d’écuyers prestigieux l’hiver, l’entrepreneur parisien Louis Dejean (1786-1879), gestionnaire du Cirque des Champs-Élysées (Cirque d’Été), l’emmène en tournée en Europe, avec des fortunes diverses et des difficultés dues à une concurrence locale féroce. Pour narguer sur son territoire Ernst (Jakob) Renz (1815-1892), le directeur de l’Olympic Circus du 90 Charlottenstrasse, il décide de faire construire un luxueux cirque de bois, fixe, en 1850, à Berlin, sur la Friedrichstrasse (au 141). Familièrement baptisé Le cirque d’Otto, du nom du charpentier, entrepreneur et propriétaire, il s’ouvre d’abord au public berlinois à l’enseigne du Cirque National de Paris jusqu’à la fin de la saison 1851. Il est détruit par le feu le 27 novembre 1853 alors que Ernst Renz, nouvellement locataire depuis que Dejean a regagné Paris pour ouvrir son Cirque d’Hiver, le faisait réparer. Renz commande alors à Otto la construction d’un cirque en pierre, d’une jauge de 3 000 places, sur le même site. La conception en est confiée à l’architecte de la Bourse de Berlin, Friedrich Hitzig (1811-1881), qui prend pour modèle le Cirque Napoléon, que Dejean a inauguré en décembre 1852. La décoration à fresques en bas-reliefs et peintures, créée dans le même style néo-classique que l’établissement parisien, reproduit des éléments de la statuaire antique, mais surtout des scènes équestres et de combats d’animaux. Renz s’y installe avec sa compagnie en 1855, en fait l’acquisition en 1863, et le reconstruit sur le même emplacement, qu’il cèdera en 1872 à la société des chemins de fer de Berlin pour investir et transformer le Market Hall Circus de Berlin en un hippodrome de 8 000 places.
BnF, Éditions multimédias, 2021