Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Les trois frères Ferrando, gymnastes aériens

Affiche pour le cirque Fernando de Paris, 1881
Lithographie en couleur, 58 × 46 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, ENT DN-1 (LEVY,Charles/8)-FT 6
© Bibliothèque nationale de France
Dans l’histoire des disciplines de cirque, l’acrobatie est fondamentale, mais au XIXe siècle, les artistes préfèrent se revendiquer de la gymnastique, qui paraît plus valorisante pour les hommes. La pratique des barres, parallèles ou fixes, est un cas typique de l’intégration au cirque d’exercices sportifs conçus pour développer harmonieusement le corps et préserver la santé. Sa mutation vers une forme d’attraction s’accompagne d’une transformation de l’agrès et de son emploi. Ainsi, son installation à la coupole du cirque, comme l’ont fait les Hanlon-Volta, et l’usage d’un trapèze avec porteur fixé sous une barre élargissent l’espace d’évolution des acrobates et complexifient les figures.
Annoncés par Louis Fernando comme l’attraction vedette de la fin de l’année 1881 du cirque rénové, les trois frères Ferrando, brésiliens, s’inscrivent dans cette évolution. Au-delà de l’image dont l’affichiste Charles Levy ne représente que les plongeons des artistes et les trapèzes, il faut imaginer leurs prouesses autour de barres parallèles aériennes terminées par un leap of life, saut du gymnaste rattrapé par un porteur depuis un trapèze attaché plus bas. Georges Strehly, qui les a vus aux Folies Bergère avant ou après leur passage au Cirque Fernando décrit en 1903 ce « Pont de la mort » dans L’Acrobatie et les acrobates.
 
Voir : Le Journal des Débats politiques et littéraires du 26 novembre 1881, p. 3, 4e colonne.