Les trois Rainat’s, « Les plus forts gymnastes du monde »
Acrobates de tapis et trapézistes volants
Affiche d’artiste, vers 1895
Impression photomécanique, 90 × 63 cm
BnF, département des Arts du spectacle, AFF-1545
© Bibliothèque nationale de France
Jules Léotard (1838-1870) ouvre la voie en 1859 à une forme de voltige, d’un trapèze à un autre, qui enflamme le monde de la gymnastique aérienne. Edmond Rainat (1877-1957), dans la lignée de plusieurs « hommes volants », les frères Léol, Alexandre et Théodore Loyal, les Hanlon-Volta, simplifie le système en remplaçant le tapis sur plancher volant par un filet et perfectionne le jeu des passes en compliquant les enchaînements de sauts. Ses débuts remarqués au Nouveau Cirque de la rue Saint-Honoré en 1895, à l’âge de 18 ans, l’encouragent à former sa troupe. Les Rainat’s travaillent d’abord en trio, à plusieurs niveaux en même temps. Au-dessous des figures au trapèze fixe de Marie Bellière ou Zoé (Antonia) Pélikan, sa deuxième femme, Edmond traverse l’espace en enchainant des sauts d’un trapèze à un autre, sans l’aide d’un « catcher ». Ce travail dit « de bâton à bâton » requiert du voltigeur une puissance, une adresse et une mobilisation plus importantes que lorsqu’il est propulsé par un porteur. Son double saut périlleux qu’il complique certaines fois d’une pirouette intercalée, selon Strehly, consacre la troupe des Rainat’s et l’acrobatie aérienne à la française, également représentée par Jules Alex ou Raoul Monbar. À la veille du premier conflit mondial, c’est à dix voltigeurs que la troupe des Rainat’s présente en un « quadrille aérien » des évolutions croisées qui multiplient les agrès et les difficultés.
BnF, Éditions multimédias, 2021