La Femme Mélinite
Affiche pour le numéro de femme-canon au Cirque d’Été, imprimerie Émile Lévy (Paris), 1887
Lithographie en couleur, 129 × 96 cm
BnF, département des Arts du spectacle, AFF-6449
© Bibliothèque nationale de France
Popularisés par Zazel Farini, l’attraction et le personnage du Projectile vivant, propulsé par un canon, font leur chemin avec des aménagements. Le Krupp qui lança pour la première fois Mlle Zazel à travers la scène du Royal Aquarium de Londres, était bourré de poudre noire et d’étoupe, à l’ancienne, pour reproduire le bruit de la détonation et la fumée. La découverte par Eugène Turpin, en 1885, des qualités d’explosif de l’acide picrique fortement compressé par du coton, qu’il renomme mélinite, facilite « la mise à feu » des canons utilisés comme attraction à sensation. La presse adopte le terme pour qualifier une autre révélation du moment : une jeune danseuse au rythme qualifié d’explosif, la chanteuse Jane Avril (1868-1943), « la Femme Mélinite » que Toulouse-Lautrec immortalise en 1892 dans un petit tableau intitulé Jane Avril. La Mélinite dansant, huile sur carton conservée au musée Musée Toulouse-Lautrec, à Albi. Le surnom est d’autant plus opportun pour une femme-canon sans nom, annoncée au programme du Cirque d’Été (Cirque des Champs-Élysées) en 1887.
BnF, Éditions multimédias, 2021