Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Équilibristes « chinois » aux échelles

Lithographie de A. Leroy d’après un dessin de V. Prost, Dijon, XIXe siècle
BnF, Bibliothèque-musée de l’Opéra, EST CIRQUE-1 (16)
© Bibliothèque nationale de France
Cette lithographie de la première partie du XIXe siècle représente une troupe de 24 équilibristes sur échelles simples rassemblées en leur sommet par un porteur. Il semblerait qu’il s’agisse de la troupe Loyal, du Cirque Claude Loyal, qui s’arrête à Dijon la dernière semaine de juillet 1860 pour une série de représentations. Distribués en trois groupes, les acrobates constituent une variante des pyramides humaines présentes dans plusieurs cultures.
L’apparence des artistes, coiffés et costumés en – faux – chinois obéit à une double convention en vigueur depuis la fin du XVIIIe siècle. Ils portent un costume dont la collerette, les bords de manche et la courte tunique sont découpés en pointes de tissus. Compromis entre la tenue de l’Arlequin et celle du Jester, il est attribué au « clown » des années 1830-40, qui est d’abord un acrobate virtuose, « sauteur », avant d’incarner, l’âge aidant, un rôle comique – on dit alors « grotesque ». Mais si le « clown » Auriol portait également un bonnet à pointes terminées par des grelots, les acrobates figurés ci-dessus arborent unanimement un crâne postiche chauve où se greffe une mince queue de cheveux noirs. Cette façon de figurer une coiffure à la chinoise se retrouve dans certains motifs des « chinoiseries » occidentales, prisées depuis le XVIIe jusqu’au XIXe siècle.
À travers tous les âges du cirque, des acrobates au sol, sur agrès ou sur le dos du cheval incarnent tour à tour des personnages curieux, voire exotiques, pour régénérer l’attention du spectateur et lui raconter de nouvelles histoires. Ainsi en 1823, le Théâtre des Arts de Rouen annonce au programme de la troupe Franconi une attraction extraordinaire mise en piste par Andrew Ducrow : douze écuyers interprétant « Les Chinois gymnastiques ».
 
Sources :
- Histoire complète et méthodique des Théâtres de Rouen, tome 3 : Théâtre des arts, 1817 à 1833, par Jules-Edouard Bouteiller, Rouen, chez Giroux et Renaux, 1867, p. 195-96.
- Lorenzo Frediani, Monsieur Loyal, Histoire de la famille Loyal, Éditions Arts des 2 mondes, 2007, p. 68-69.