Sujets de nombreuses représentations graphiques, emblématiques de l’animation des places ou associés aux parades foraines, les hommes forts et autres briseurs de chaîne font à leur tour leur apparition sur la piste des cirques. Ils soulèvent des poids et des personnes, juchées ou non sur des supports comme un manège, ils tirent des équipages de chevaux avec les dents ou tordent le fer à main nue.
De famille juive polonaise, Joe Breitbart suit les traces de Sigmund Breitbart, dit Zishe Breitbart (1883-1925), « L’homme le plus fort du monde », « The Superman of the Ages », vedette du Cirque Busch, qui inspire notamment le livre de Robert Rubinstein, Zishe the Strongman, et Werner Herzog pour son film Invincible (2001).
Joe Breitbart, l’autre « Roi du Fer », qui enroule une barre de fer de 2 mètres en torsion autour de son bras, figure au programme du Cirque de Paris en 1926, au Cirque Medrano en 1927, puis en mars 1933 et, de retour du Cirque Bureau où il fait le haut de l’affiche, il assure la saison 1929-30 du Cirque d’Hiver dirigé par Gaston Desprez, marquée par des ballets sur glace et la formation de Jazz des Fratellini.
Curieusement présenté comme un « Héros du Département allié », l’hercule figure au programme de la Saint-Jean du cirque d’Amiens, du 21 juin au 3 juillet 1947, dans la troupe de Jean Houcke, aux côtés de Sarah Caryth et ses lions, de son mari André Rancy dans un pot-pourri à cheval, du jongleur Paolo Bedini, de la haute école de Suzanne Zambelli et de plusieurs formations de clowns : Bilboquet et Boulicot, Lulu et Tonio, et le trio constitué de François et Albert Fratellini avec Balazy fils comme nouveau partenaire, Paul étant décédé en 1940.
Il termine sa carrière dans des compétitions, emporte le titre de champion du monde de force poids mi-lourd et paraît encore au Music-hall Circus de Charles Vancrayenest à la Foire aux Pains d’Épices en 1951, selon une légende manuscrite de Gustave Soury sur une photo déposée au Mucem.