Cette gravure dépeint une troupe errante de saltimbanques qui transportent tous leurs biens avec eux. Les costumes, les chapeaux, les couvertures attachées en biais sur une seule épaule des petites filles et des femmes, évoquent à la fois les Égyptiens appelés aussi Gipsies et des comédiens, tel l’homme à l’allure de mousquetaire qui clôt la marche. C’est avec dérision que l’on attribue pompeusement à ces artistes errants et leur cheval le titre affiché dans les programmes des Franconi cent ans plus tard « Les Exercices des Franconi » mais ici, tout au singulier.
Le caricaturiste, de la fin du XVIII^e ou du début du XIX^e, n’a eu que le mal de se réapproprier une gravure du XVII^e siècle clairement identifiable, tirée d’une suite de quatre pièces, Les bohémiens en marche, par Jacques Callot (1592-1635), retournée, et amputée du groupe de tête composé de deux femmes montées et d’enfants marchant à leur côté. Sous la botte du mousquetaire de parade manque également la signature Callot fec. (pour « fecit »).