Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Icare

Et cera deo propiore liquescit (La cire fond au contact du soleil)
Gravure de Cornelis Bloemaert (1602?-1692) et Theodor Dirck Matham, d’après un dessin d’Abraham Van Diepenbeeck (1596-1675), vers 1630
Pièce extraite du Tableaux du temple des muses tirez du cabinet de feu Mr Favereau,... et gravez en tailles-douces par les meilleurs maistres de son temps pour représenter les vertus et les vices, sur les plus illustres fables de l’antiquité, avec les descriptions, remarques et annotations composées par Mre Michel de Marolles... Livre cinquième, Les aventures de l’air et des eaux, XXXIV, Icare
Chez A. de Sommaville (Paris), 1655
Eau-forte et burin, 23,2 x 17,9 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, FOL-IB-4 (2)
© Bibliothèque nationale de France
En s’élançant d’une simple plate-forme suspendue à un portique pour attraper une simple barre qui se balance à plus de dix mètres de lui, Jules Léotard (1838-1870), « l’Homme-volant », s’approprie la figure d’Icare et assume d’un puissant coup de rein toutes les interrogations de l’humanité sur son incapacité à voler… Il répond à une soif d’absolu et l’auréole d’une brillance toute saltimbanque : en se jetant dans le vide au-dessus de quelques tapis entassés, il conjugue sur une piste de cirque un désir d’oiseau et une performance hors du commun. Toutefois, son élan est aussi caractérisé par la probabilité de la chute et en ouvrant la voie à d’innombrables voltigeurs, Léotard fait sienne, et leur, cette dimension mortifère qui ne cessera plus d’ancrer le cirque aux arcanes du destin.