Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Grand Cirque Achille Ciotti, cirque équestre italien

Présentation de dressage en liberté, chevaux savants, écuyère à panneau et voltige à la Richard
Affichette, vers 1865
Collection Jacob/William. CNAC, Châlons-en-Champagne ; La Tohu, Cité du cirque Montréal, Québec
© Centre national des arts du cirque, collection Jacob/William
Le Grand Cirque Achille Ciotti, est un cirque équestre d’origine italienne créé dans les années 1860 et qui voyage en Europe avec une cavalerie importante. Il se produit soit dans une construction de bois édifiée pour l’occasion, qui peut accueillir jusqu’à 3 000 spectateurs comme à la Foire de Liège en 1865, soit dans l’enceinte d’un cirque existant comme le Palais de l’Alcazar à Lyon en octobre 1868. Conformément à la tradition instaurée déjà par les pionniers du cirque, Astley et Franconi, des intermèdes se glissent entre les exercices de voltige et de dressage de chevaux. Les chroniques de l’époque évoquent des trapézistes, dont Miss Ella à Lyon en 1868, des danseurs de corde ou des hommes forts à l’instar du célèbre Joigneret, à Lille en 1880 selon Desbonnet. Il constitue en outre un fond de troupe composé de personnage comique et « de mimes italiens, plus agiles et aussi gais que les clowns de la pantomime anglaise » [Escudier] qui vient enrichir la distribution de grandes pantomimes dont Ciotti a fait une spécialité.
L’Italie, dont Achille Ciotti est originaire, a très tôt donné naissance à des compagnies d’acrobates et à de grandes troupes équestres qui allaient de ville en ville, de foire en foire, dans toute l’Europe. Ainsi les Chiarini, qui revendiquent leur existence depuis le XVIe siècle, marquent-ils de leur empreinte la diffusion du cirque dans le monde, de l’Amérique du Sud jusqu’au Japon où Giuseppe Chiarini emmène sa troupe et sa cavalerie au milieu du XIXe siècle. À l’affiche de théâtres et de cirques italiens du XVIIIe siècle, figurent la famille Bono, la troupe de Carlo Fassio ou d’Antonio Quaglieni, à l’instar de celle d’Antonio Franconi, créateur du cirque en France, de Gaetano Ciniselli, fondateur de l’actuel cirque stable de Saint-Pétersbourg, ou d’Alessandro Guerra à Berlin. La mémoire collective garde également le souvenir du théâtre de singes de Giacomo Corvi, des cirques de Priami, ou de Pierantoni, dont Achille Ciotti a d’abord été le bras droit, du cirque Romain des Frères Casuani (Gaetano, Paolo et Luigi), du Cirque Vénitien des Truzzi, du Cirque des Fleurs des Rizarelli ou du Cirque Toscan d’Arturo Frediani, dont Pierre Loti était un habitué et l’auguste Beby (Aristodemo Frediani) le plus brillant fleuron. Au XXe Tous ces grands noms du cirque italien ont créé des compagnies, élevé des constructions en bois ou en pierre, monté des chapiteaux, irrigué de leur énergie, de leur créativité et de leurs savoir-faire exceptionnels l’histoire du cirque européen et même mondial… mais aucun n’a bâti de cirque stable dans son propre pays, l’Italie.
 
Sources :
- Gaston Escudier, Les Saltimbanques, p. 400-404.
- Musée Wallonn, Foire et forains en Wallonie, Liège, Editions Mardaga, 1995, p. 106.
- La Vie Lyonnaise 1re année, N°2, du 26 septembre 1868 et N°3, du 3 octobre 1868, p. 4.
- Ernest Laroche, À travers le vieux Bordeaux, récits et carnets de voyage, Bordeaux, Ed. Ligaran, 2015.
- Edmond Desbonnet, Les Rois de la force, Paris, Berger-Levrault, 1911, p. 123.
 
Voir ausssi :
- Site du CEDAC-Centro Educativo di Documentazione delli Arti Circensi, Verona : https://www.cedacverona.org.