Cette estampe a été réalisée en lavis sur pierre noire par Godefroy Engelmann (1788-1839) qui en a inventé le procédé en 1816 pour donner de la matière ou du grain à ses lithographies. Celle-ci reproduit un exercice équestre – des Poses équestres – très prisé par les familles d’écuyers depuis que Philip Astley a initié son fils John à son art, dès ses 5 ans, en 1772. La lithographie évoque la première structure du Cirque Olympique des Champs-Élysées, ouvert au Carré Marigny sous une tente à l’été 1837 par Louis Dejean, et remplacé quelques mois plus tard par une semi-construction de bois couverte d’une grande toile, dont l’image révèle les points d’attache au faîte des tribunes en étages.
La « scène de manège » montre un écuyer debout sur un cheval harnaché traditionnellement d’une selle prolongée par un coussinet plat en cuir matelassé qui garantit l’équilibre du porteur. Il s’agit vraisemblablement de l’aîné des frères, François Loisset (1821-1878), futur directeur du Cirque Loisset fondé par leur père Jean-Baptiste (1797-1865). Il tient fermement de sa main libre son frère Baptiste, plus jeune d’une dizaine d’années, qui, en équilibre sur son épaule, déploie un drapeau à la fin de l’exercice. Baptiste exécutera à son tour des poses et des élévations avec leur petite sœur, Louise. La dernière des quatre enfants, Fortunée Camille Antoinette, mariée à un confiseur du Palais-Royal, Jean-Joseph Roux, donnera naissance à deux futures écuyères de renom, Clothilde et Emilie Loisset, nièces et élèves de la célèbre écuyère et dresseuse Caroline Loyo (vers 1820-1892) épouse de François Loisset (en 1853).
 
Voir aussi :
- « Les jeunes athlètes Loisset », détail de la gravure du Cirque Olympique des Champs-Élysées par Victor Adam, publié en 1840 (en bas à gauche).
- La ballerine sur cheval Virginie Kennebel dans Le Pas du Châle, le clown sauteur et équilibriste Auriol et son jeune fils dans le Saut des écharpes, et les frères Loisset dans La Lutte debout sur leurs chevaux.