Monter. S’élever toujours plus haut pour mieux voir, attraper, surveiller, apprécier un danger, se protéger. Les origines du mât sont à la fois organiques, défensives et ludiques. En évaluant la possibilité de prendre de la hauteur, de s’éloigner du sol pour anticiper un déplacement, les sociétés de chasseurs cueilleurs tirent parti avant tout de l’existant : un promontoire, un amoncellement de rochers, un arbre. C’est ce dernier élément qui va se révéler le plus efficace pour dominer une situation. Cette verticalité naturelle va progressivement être adaptée à des besoins guerriers, utilitaires, rituels et spectaculaires.

Le mallakhamb est une discipline gymnique qui consiste à enchaîner un maximum de figures en moins d’une minute trente à partir d’un mât en bois de teck d’environ trois mètres de haut. Légèrement émondé et évidé au sommet, le mât est solidement planté dans le sol ou fixé à une croix de métal qui lui assure la stabilité nécessaire.
Cette photographie, prise au cours des répétitions du spectacle India, suggère la synthèse entre yoga et acrobatie, caractéristique de plusieurs postures maîtrisées par les pratiquants du mallakhamb.