Veüe et Perspective du Salon de la Menagerie de Versailles que l’on voit icy par derriere au milieu de Sept Cours remplies d’Oiseaux rares et d’autres animaux de divers païs eloignés
À Paris, chez Charpentier, XIXe siècle
Eau-forte coloriée, 32 x 50,8 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, RÉSERVE QB-370 (18)-FT
© Bibliothèque nationale de France
Depuis l’Antiquité des puissants se dotent de ménageries. Ainsi Charlemagne au VIIIe siècle, Guillaume le Conquérant (1027-1087) ou Jean sans Terre (1066-1216), à l’origine de la ménagerie royale de la Tour de Londres, qui dura huit siècles. En France, le Roi-Soleil comprit que détenir une ménagerie, échantillon de créatures issues des quatre coins de la planète, offre une occasion de plus d’afficher son pouvoir. Premier grand projet de Louis XIV à Versailles, dessinée par l’architecte Louis Le Vau, la Ménagerie Royale est construite en 1663, deux ans après la Ménagerie de Vincennes. Leurs destinations diffèrent : à Versailles les espaces dédiés aux animaux, distribués en éventail autour d’une élégante rotonde, accueillent les invités des fêtes incessantes et les visiteurs de marque. Avec ses collections d’oiseaux tropicaux, d’espèces exotiques et d’animaux sauvages, elle répond à la définition de l’Encyclopédie Méthodique de 1752 en tant qu’ « établissement de luxe et de curiosité ». A contrario, la ménagerie de Vincennes, fermée au public, héberge des hyènes, des loups, des ours et autres fauves destinés à alimenter les combats d’animaux très prisés au XVIIe siècle. Les autres cours aristocratiques et royales d’Europe ne tardent pas à accueillir des ménageries de même conception, dont la plus emblématique, toujours accessible, est la ménagerie baroque du Château de Schönbrunn, érigée en 1752 par l’empereur François Ier du Saint-Empire (1708-1765).
BnF, Éditions multimédias, 2021