Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Mlle Chinon, écuyère de haute école, en uniforme du Cadre Noir de Saumur

Nouveau Cirque de la rue Saint-Honoré à Paris
Imprimerie Émile Lévy (Paris), 1891.
Lithographie en couleur, 130 x 92 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, ENT DN-1 (LEVY,Émile/22)-ROUL
© Bibliothèque nationale de France
Dans leurs activités de dressage et de formation à l’équitation dite savante, les pionniers du cirque moderne comme les Franconi (Laurent et son fils Victor) entourés de François Baucher et Jules Pellier, mais aussi le directeur du cirque amateur, Ernest Molier, favorisent au XIXe siècle et jusqu’au début du XXe siècle, des relations au moins courtoises entre le monde aristocratique et militaire de l’équitation et l’univers saltimbanque.
Il existe de nombreux exemples d’échanges entre les deux sphères. Ainsi, Isabelle Chinon, une élève d’Emile Gautier, encouragée, stimulée par le succès des grandes écuyères d’école, s’essaie à la piste du prestigieux Nouveau Cirque d’abord en 1890. Son travail de haute école est salué par un public averti, en soliste sur son cheval Corneville, ou dans le quatuor des Amazones du Siècle au final de la revue À la Cravache, où se retrouvent les amazones chères à Toulouse-Lautrec, dont la baronne Jenny de Rahden.
Mais, désireuse de s’affirmer, ce n’est pas en amazone (les jambes du même côté du cheval) qu’elle présente sur cette affiche de 1891, son travail de saut et d’école, au sol et en élévation mais, à califourchon, revêtue de l’uniforme complet de cadre de l’École de Saumur, chaussée des bottes à revers et coiffée du bicorne.
Ce n’est pas le seul signe qui traduit la fierté et le savoir-faire de la cavalière : en haut de l’affiche, entrelacé à son nom, figure le sceau des maîtres-écuyers, le fer à cheval à 7 clous et la cravache, auxquels se mêlent un étrier et un petit bouquet de roses.
 
Voir aussi :
- La Photographie Hippique, d’octobre 1890 : photographie d’Isabelle Chinon par Jean Delton en couverture et notice au dos.
- Portrait de l’écuyère par l’atelier Nadar.
- La Revue des Sports du 4 janvier 1890, p. 1606 et 1630.
- La Vie au Grand Air du 12 novembre 1899, p. 98 et 99.