Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Schlax, l’homme serpent

Affiche de A. Dumontel, lithographie par Dupuy (Paris), vers 1866
Lithographie en noir, 53 x 70 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, ENT DN-1 (DUMONTEL, A.)-FT6
© Bibliothèque nationale de France
Il y a quelque chose d’intrigant et de fascinant dans la formation des enroulements du serpent sur lui-même et sa progression en de lentes circonvolutions. Dans le monde du divertissement, des artistes d’agilité mettent à l’épreuve leur souplesse pour imiter, de tout leur corps, la parfaite flexibilité et les glissements du reptile au sol ou le long d’agrès comme autant d’obstacles.
Le plus célèbre des hommes caoutchouc, habiles à enchaîner souplesses (en avant) et renversements (en arrière), est sans doute Eduard Klischnigg, qui choisit de suivre la carrière de Mazurier. Si ce dernier avait créé le singe Joko, Klischnigg se glisse dans la peau du singe Mamok. Il exploitera ensuite un personnage de grenouille. Né à Londres en 1813, il est consacré à Vienne où il meurt en 1877. Son nom désigne longtemps les performances de contorsion : on dit « les Klischniggs » comme on parle du « Marinelli-bend » pour évoquer un exercice immortalisé par H. Buettner, dit Marinelli, et repris par Juno Salmo et Albert Powell, notamment. Enroulé autour d’une tige mince ou de la barre d’un trapèze, le corps de l’artiste de souplesse semble totalement noué autour de l’agrès.
Présenté en tant que « Premier caoutchouc » aux Folies Parisiennes de Lons-Le-Saulnier en 1868, M. Schlax précède d’autres hommes serpents. Toujours annoncés comme uniques, ils apparaissent au cirque et au music-hall à la fin du XIXe siècle, comme l’Afro-américain Manuel Woodson (1865-1915), dit l’Amphisboëna, l’Italien Sarina, dit l’Homme-Diable ou Le mystère anatomique au Cirque d’Été, ou encore Satour et Alcyon, un homme grenouille et un homme lézard.
 
Sources :
- Occurrence « Eduard Klischnigg », dans Österreichisches Biographisches Lexikon, 1815-1950.
- M. Schlax aux Folies-Parisiennes de Lons-le-Saulnier dans Le Figaro du 10 septembre 1868.
- « Qu’est-ce que le Sarina ? Il faut aller au Cirque d’Été pour le voir… » dans la Revue Britannique du 1er janvier 1885, p. 521.
- Sarina aux programmes des Folies-Bergère et du Cirque d’Hiver dans L’Intransigeant du 23 mars 1886.
- Sarina annoncé à la fois au Jardin de Paris et aux Ambassadeurs dans La Justice du 20 juillet 1888.
- Sarina l’homme Serpent « le seul en son genre » au Jardin de Paris dans La Revue diplomatique du 25 juin 1892.
- Sarina à l’Olympia de Bordeaux dans La Soirée bordelaise du 27 octobre 1895.
- « Les exercices des disloqués », in Guyot-Daubès, Les Hommes Phénomènes, 1880, p. 219 et suivantes.
- Georges Strehly, « Les disloqués », chapitre VI de L’Acrobatie et les Acrobates, p. 96 et suivantes.