La ‟Clown Alleyˮ
Photographie de la dernière édition de la ‟Clown Alleyˮ, 127e année du cirque Ringling Bros. and Barnum & Bailey, 1997
Avec l’aimable autorisation de Ringling Bros. and Barnum & Bailey
© Ringling Bros. and Barnum & Bailey combined show entertainment
Dans l’histoire du cirque, paillasses, grotesques et autres pitres sont indispensables pour assurer l’équilibre d’un divertissement où prouesse rime avec émotions fortes, imprévus et danger. Le maître de manège doit donc avoir les clowns, ces précieuses ressources, à portée de voix. Dans les grands cirques d’Amérique du Nord, un espace rempli d’accessoires et de costumes est aménagé entre les tentes des animaux et l’entrée des artistes sous le chapiteau. C’est comme une allée, très encombrée, d’où les clowns doivent surgir au signal quasi universel : « Clowns Allez ! »
Après le rachat de l’établissement à John Ringling North en novembre1967, Irvin Feld, l’un des nouveaux propriétaires, fonde le Clown College avec la mission de renouveler et rajeunir la Clown Alley, une équipe de clowns propre au cirque américain. L’un des objectifs de cette Académie est de professionnaliser les interventions des dizaines de clowns bigarrés précipités dans les trois pistes du cirque entre les numéros. Confiée à plusieurs grands clowns maison, sous la direction de Bill Ballantine, l’enseignement doit stimuler la créativité des jeunes recrues et leur donner des outils pour valoriser leurs talents, créer leur personnage et redonner des couleurs au répertoire. Le programme inclut formation à l’acrobatie et au mime, à l’émission-réception des claques, aux chutes – knockabout –, mais aussi l’invention de gags, la fabrication et la manipulation d’accessoires, la sculpture sur ballons... Dès la constitution du Clown College, des clowns solistes vedettes sont sollicités pour partager avec leurs élèves techniques et « trucs » – skills – pour inventer des walkarounds susceptibles d’occuper l’espace gigantesque du cirque. Le légendaire Lou Jacobs se passionne pour une mission qu’il remplit pendant 40 ans avec humour et bienveillance au campus des clowns à Venice. Parmi les cadres extérieurs figurent le funambule Philippe Petit, le fondateur du Cirkus Smirkus, Rob Mermin ou la créatrice de costumes Sarah Nash Gates.
Entre son ouverture en 1968 et sa fermeture par Kenneth Feld en 1997, alors que le profil et les besoins du spectacle évoluent, ce sont plus de 1 400 jeunes filles et jeunes hommes qui sont diplômés du Ringling Bros and Barnum & Bailey Clown College. Mis à part Barry Lubin qui a fait une carrière d’un quart de siècle au Big Apple Circus avec son personnage de GrandMa, peu de diplômés font une carrière entière comme clown. Beaucoup deviennent acteurs ou producteurs de télévision comme Dick Van Dick, Bill Irwin, Penn Jillette ou Michael Goudeau.
Quant au Suédois Timothy J. Holst, diplômé du Clown College en 1972 sous le surnom de Steve Smith, il n’a plus quitté le cirque Ringling Bros and Barnum & Bailey. De Keystone Kop, clown de la Clown Alley, Tim Holst devient le 21e ringmaster chantant, puis un dépisteur de talents visionnaire et efficace, M. Million Kilometers Man, qui parcourt le monde à la recherche des perles rares d’un côté à l’autre du rideau de fer et préside à la carrière et au confort de 3 000 artistes. Officiellement Executive Vice-président Production and Talent du cirque R.B.B.& B., Timothy J. Holst était, pour le producteur-propriétaire Kenneth Feld, « l’ambassadeur mondial du Greatest Show of Earth ».
Sources :
- Bill Ballantine, Clown Alley, Little Brown & Co, 1982.
- Ernest Albrecht, From Barnum & Bailey to Feld, Mc Farland, 2014.
- « Timothy J. Holst, Who Filled Circus Big Top With Talent », dans The New York Times du 22 avril 2009, par Glenn Davis.
Après le rachat de l’établissement à John Ringling North en novembre1967, Irvin Feld, l’un des nouveaux propriétaires, fonde le Clown College avec la mission de renouveler et rajeunir la Clown Alley, une équipe de clowns propre au cirque américain. L’un des objectifs de cette Académie est de professionnaliser les interventions des dizaines de clowns bigarrés précipités dans les trois pistes du cirque entre les numéros. Confiée à plusieurs grands clowns maison, sous la direction de Bill Ballantine, l’enseignement doit stimuler la créativité des jeunes recrues et leur donner des outils pour valoriser leurs talents, créer leur personnage et redonner des couleurs au répertoire. Le programme inclut formation à l’acrobatie et au mime, à l’émission-réception des claques, aux chutes – knockabout –, mais aussi l’invention de gags, la fabrication et la manipulation d’accessoires, la sculpture sur ballons... Dès la constitution du Clown College, des clowns solistes vedettes sont sollicités pour partager avec leurs élèves techniques et « trucs » – skills – pour inventer des walkarounds susceptibles d’occuper l’espace gigantesque du cirque. Le légendaire Lou Jacobs se passionne pour une mission qu’il remplit pendant 40 ans avec humour et bienveillance au campus des clowns à Venice. Parmi les cadres extérieurs figurent le funambule Philippe Petit, le fondateur du Cirkus Smirkus, Rob Mermin ou la créatrice de costumes Sarah Nash Gates.
Entre son ouverture en 1968 et sa fermeture par Kenneth Feld en 1997, alors que le profil et les besoins du spectacle évoluent, ce sont plus de 1 400 jeunes filles et jeunes hommes qui sont diplômés du Ringling Bros and Barnum & Bailey Clown College. Mis à part Barry Lubin qui a fait une carrière d’un quart de siècle au Big Apple Circus avec son personnage de GrandMa, peu de diplômés font une carrière entière comme clown. Beaucoup deviennent acteurs ou producteurs de télévision comme Dick Van Dick, Bill Irwin, Penn Jillette ou Michael Goudeau.
Quant au Suédois Timothy J. Holst, diplômé du Clown College en 1972 sous le surnom de Steve Smith, il n’a plus quitté le cirque Ringling Bros and Barnum & Bailey. De Keystone Kop, clown de la Clown Alley, Tim Holst devient le 21e ringmaster chantant, puis un dépisteur de talents visionnaire et efficace, M. Million Kilometers Man, qui parcourt le monde à la recherche des perles rares d’un côté à l’autre du rideau de fer et préside à la carrière et au confort de 3 000 artistes. Officiellement Executive Vice-président Production and Talent du cirque R.B.B.& B., Timothy J. Holst était, pour le producteur-propriétaire Kenneth Feld, « l’ambassadeur mondial du Greatest Show of Earth ».
Sources :
- Bill Ballantine, Clown Alley, Little Brown & Co, 1982.
- Ernest Albrecht, From Barnum & Bailey to Feld, Mc Farland, 2014.
- « Timothy J. Holst, Who Filled Circus Big Top With Talent », dans The New York Times du 22 avril 2009, par Glenn Davis.
BnF, Éditions multimédias, 2021