Cette photographie semble prise dans la loge de l’auguste Beby. En bras de chemise, la pipe à la bouche, il attend le signal du régisseur pour enfiler sa perruque rousse et sa veste, accrochée au mur avec des accessoires. Il se fait confectionner des complets à carreaux plus ou moins grands, depuis que, cassé par de multiples blessures dues à des chutes, il a opté pour une reconversion en un emploi qu’il préparait depuis longtemps : celui d’auguste. Fils d’Augusto Frediani (1846-1939) et de Emilia Jacopini, directeurs du cirque Toscan, il participe en tant qu’acrobate équestre à un numéro qui fait le tour du monde de 1900 à 1910. Il s’agit de la mythique colonne à trois, montée et démontée au galop sur un cheval à panneau, la jument Cocotte, avec son frère Willy (Guglielmo Frediani) comme porteur et un élève de leur père, le petit René puis Zizine, le fils de Willy, comme voltigeur. Aristodemo est le porteur intermédiaire et sauteur.
Après la mort de son partenaire, le clown Antonet, en 1935, Beby travaille tour à tour avec les Français Alex (Alex Bugny de Brailly, 1897-1983) et Maïss (Louis Maïss, 1894-1976) ou le clown de famille de cirque belge Pipo senior (Joseph-Gustave Sosman 1901-1970) avant de prendre sa retraite à la fin de la saison du cirque Medrano en 1952. Grock (Charles-Adrien Wettach 1880-1959) fait cette année-là un retour au cirque. Il choisit le Cirque Medrano, dirigé par Jérôme Medrano, pour présenter une dernière fois son spectacle avec le musicien Alfred Schatz comme partenaire. Debout derrière Grock, Alphonse Boulicot est un auguste de soirée irremplaçable, avec sa perruque verte qui tourne surmontée d’un bonnet écossais à pompon et sa jaquette aux larges poches dont il sort des verres remplis de vin.