Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

La Baturrica, dompteuse de la Ménagerie Darius

Jardin d’Acclimatation, 27 mai 1928
Photographie dédicacée par la dompteuse à Mlle Legros
BnF, département des Arts du spectacle, 4-COL-180 (152)
© Bibliothèque nationale de France
À l’affiche des attractions du Jardin d’Acclimatation, à Paris entre 1927 et 1928, La Baturrica, dresseuse maison de la Ménagerie Darius, termine une présentation tout en douceur en mettant sa tête dans la gueule d’un lion, dans une scène annoncée par Darius avec force roulements de tambour comme Le Numéro de la Mort.
Née Teresa Bès, celle qui se rebaptise La Baturrica est une très belle chanteuse et danseuse que le « Professeur » Steil rencontre au début des années 1920 dans un café de Barcelone. Léon – ou Louis – Steil, dompteur, propriétaire d’une ménagerie foraine à son nom, la convainc de le suivre en France pour y exercer son activité… dans la cage aux lions. Elle ne se contente pas de danser avec les fauves, mais habillée à la mode « western » comme Darius, elle devient son élève et même une dresseuse dont les chroniqueurs célèbrent l’audace.
Les dompteuses ne sont pas rares, mais elles attirent les foules, et dans le monde de la foire de l’entre-deux guerres, la Ménagerie-cirque Darius acquiert une place conséquente. Sa façade rutilante, illuminée très tôt de globes électriques, affiche de grands tableaux de fauves réalistes représentant notamment « La Grande chasse » ou la Baturrica, avec ses lions ou les tigres royaux du Bengale, dont certains sont signés par le peintre, dessinateur et affichiste Gustave Soury (1884-1966).
En 1923, c’est encore en présentatrice de fauves, dont sa hyène Sarah, que l’ancienne chanteuse participe avec la ménagerie Darius à une reprise à la Gaîté Lyrique de l’opérette de Louis Ganne créée sur la scène du même théâtre en 1899, Les Saltimbanques.
L’autrice Mireille Vico, qui eut Teresa Darius comme nourrice dans les années 1943-46, raconte son histoire, romancée, dans son ouvrage Leoniña paru en 2014 aux éditions Edilivre.
 
Sources :
- Les Saltimbanques de Louis Ganne à la Gaîté Lyrique dans Le Petit Journal du 11 juin 1923.
- Article « Où vont nos fêtes foraines ? » par Henry Thétard dans Le Petit Parisien du 3 août 1927, p. 1-2.
- La Baturrica mordue par sa hyène au Jardin d’Acclimatation dans Le Petit Journal du 23 avril 1928.