Le clown Chocolat
Nouveau Cirque de Paris, vers 1890
BnF, département des Arts du spectacle, 4-COL-180 (146)
© Bibliothèque nationale de France
L’incroyable odyssée de cet acteur comique noir du XIXe siècle commence entre 1866 et 1868 dans un quartier populaire de la Havane. Selon l’hypothèse de Gérard Noiriel, socio-historien des questions de l’immigration, le petit Rafael aurait pu être confié à une femme noire libre, qu’il appelle sa « mère de lait », soit par ses parents, esclaves dans une plantation, ou encore après la mort de ses parents, par le marchand qui l’a ensuite emmené en Espagne. Affecté au service personnel de l’épouse du marchand, à Bilbao où il arrive avant ses dix ans, il s’enfuit et croise, adolescent, la route d’un clown anglais, Tony Grice (ou Greace, Joseph Thomas) qui l’emmène avec lui. Serviteur, groom en charge des bagages et des animaux du clown, il devient peu à peu son élève en second. Tony Grice avait en effet déjà pris comme apprenti un jeune banquiste catalan, Antonio Pilar Jarque, dit Tonito, futur Tonitoff. Le clown anglais, réputé, figure au programme du Nouveau Cirque pour son inauguration le 12 février 1886. Rafael attire l’attention pour son côté enjoué et sa silhouette encore insolite, les Noirs étant relativement peu présents à la scène. Il participe aux pantomimes et à des sketches comme partenaire occasionnel, quasiment muet, de Pierantoni et Saltamontes, et plus particulièrement, de Boum-Boum (Geronimo Medrano).
Le pseudonyme de Chocolat lui aurait été attribué soit par de jeunes spectateurs du Théâtre de Guignol qu’il fréquentait lui-même assidûment, comme il le confie à un journaliste, soit par Henri Agoust, transfuge du cabaret l’Éden, scénariste au Nouveau Cirque. La pantomime burlesque qui l’a propulsé sous les projecteurs s’intitule La Noce de Chocolat. Créée en 1888, elle fait l’objet de nombreuses reprises. Sa rencontre avec Geo Foottit, qui va et vient entre plusieurs cirques d’Europe, n’est concrétisée par une association et un duo fameux, qu’aux alentours de 1894 sur la piste du Nouveau Cirque.
Le pseudonyme de Chocolat lui aurait été attribué soit par de jeunes spectateurs du Théâtre de Guignol qu’il fréquentait lui-même assidûment, comme il le confie à un journaliste, soit par Henri Agoust, transfuge du cabaret l’Éden, scénariste au Nouveau Cirque. La pantomime burlesque qui l’a propulsé sous les projecteurs s’intitule La Noce de Chocolat. Créée en 1888, elle fait l’objet de nombreuses reprises. Sa rencontre avec Geo Foottit, qui va et vient entre plusieurs cirques d’Europe, n’est concrétisée par une association et un duo fameux, qu’aux alentours de 1894 sur la piste du Nouveau Cirque.
BnF, Éditions multimédias, 2021