Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Meng Ling Kuan, jongleur de jarres

Troupe du cirque acrobatique de Chang-Hai (ou Shanghai Chine)
Palais des Sports de Paris, 1973
BnF, département des Arts du spectacle, 4-PHO-22 (7)
© Bibliothèque nationale de France
L’acrobatie chinoise est née il y a cinq millénaires et son berceau serait le district agricole de Wu Qiao situé à 200 km au sud de Pékin. En Chine, les spectacles acrobatiques relèvent du Baixi, littéralement des représentations face à un public, et sont présentés dans des théâtres.
Les premières troupes acrobatiques sont fondées dans les années 1950 dans la foulée de la création de la Troupe nationale. La troupe acrobatique de Shanghai se constitue en 1951 et devient très vite l’une des plus puissantes du pays. La sélection des aspirants acrobates se fait à intervalle régulier, tous les sept ans environ, et de nombreux enfants se présentent aux portes des troupes en espérant y trouver à la fois un métier et la gloire de servir la patrie. Aujourd’hui, le recrutement s’est élargi et certaines troupes s’attachent à engager des groupes entiers d’enfants pour les former comme une troupe à part entière.
Issue d’une pratique très populaire initialement présentée dans la rue, la manipulation de jarres, comme plusieurs disciplines chinoises, s’appuie sur des objets usuels et est progressivement devenue prétexte à des jeux virtuoses individuels ou collectifs.
Le journaliste Jacques Richard commente le travail de Meng Ling Kuan lors du passage de la troupe à Paris en mai 1973, dans un article de L’Aurore du 12 mai 1973, intitulé « Au cirque acrobatique de Chang-Hai, un vélo pour douze et un charmeur de jarre » : « Mais s’il fallait, de ce programme impressionnant bien que légèrement monotone, ne retenir qu’un numéro, c’est peut-être à Meng Ling Kuan que devrait aller la préférence : seul sur l’immense plateau, vêtu de velours noir, aux prises avec une énorme et pesante jarre, ce jongleur de force lance, relance, rattrape sur le crâne l’objet qui tourbillonne et danse entre ses mains charmeuses avec des grâces d’oiseau blanc. »
 
Source : Jacques Richard, Trente ans de chroniques de cirque en France, 1968-1997, 2018, p. 75.