Maria Genty, caballera en plaza, montée en amazone
Affiche des Arènes du Bois de Boulogne
Imprimerie Émile Lévy (Paris), 1891
Lithographie en couleur, 130 x 96 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, ENT DN-1 (LEVY,Emile/1)-GRAND ROUL
© Bibliothèque nationale de France
À l’aube de l’Exposition universelle de 1889, le comité d’organisation et le conseil de Paris s’entendent pour ériger des monuments plus ou moins durables, comme la Tour Eiffel, et programment des événements destinés aux nombreux visiteurs internationaux, comme des courses de taureaux. En 1857, déjà, l’Hippodrome de Passy avait organisé des ferrades, courses de jeunes taureaux ou de vachettes sans effusion de sang, renouvelées en janvier 1887 à l’Hippodrome de l’Alma pour lever des fonds au bénéfice des « Inondés du Midi ». Les afficionados et les toreros protestent chaque fois contre l’interdiction de « pique » et de mettre à mort le taureau.
Ainsi, ils espèrent que la règle sera modifiée lorsque, en 1889, sont construites, en bois, les Arènes du Champ-de-Mars, d’une jauge de 14 000 spectateurs. Ouvertes le 27 juin 1889, elles présentent des courses – corridas – espagnoles et des courses françaises, prétextes à valoriser les exercices de sauts avec perche et sans perche au-dessus de « vaches » landaises notamment. La mise à mort du taureau fait l’objet d’un simulacre avec l’envol d’une colombe. Mais très vite, aux dires de la presse de l'époque, les toreros espagnols et provençaux passent outre l’interdiction d’effusions de sang, renforçant de ce fait le débat sur l’issue d’un combat de taureaux. Fermées à la fin de l’été, les Arènes du Champ-de-Mars seront remplacées par la Gran Plaza de Toros, bâtie à l’automne au Bois de Boulogne par un aéropage d’éleveurs espagnols menés par le Duc de Veraga. Inaugurées avec faste le 9 octobre 1889, les arènes présentent des cuadrillas provençales et espagnoles à pied dans leurs costumes traditionnels, et des cavaleiros portugais en tenue du XVIIIe siècle. Sous un dôme de fer et de verre immortalisé par l’artiste peintre française Berthe Morisot en 1893, les courses se poursuivent chaque année avec mise à mort du taureau. En juillet 1891, la presse annonce un évènement Maria Gentis – ou Genty –, une écuyère de haute-école formée par le maître écuyer Auguste Raux, connue du public du Cirque d’Hiver et du Nouveau Cirque, combattra le taureau en caballera en plaza, la version portugaise du rejoneador espagnol. Le caractère exceptionnel de son intervention est double : peu de femmes remplissent cet emploi, et qui plus est, c’est en amazone qu’elle monte à cheval armée d’un javelot, pour attaquer un taureau aux cornes « emboulées » pour ne pas blesser son cheval. Revêtue d’un costume d’amazone de l’époque Loui XV, Maria Gentis apparaît ainsi entre 1891 et 1894 comme cavalière en plaza auprès de son mentor portugais, José Bento de Araújo, dans des courses organisées à Paris et dans des ferias régionales comme celles de Nîmes ou de Bayonne, montée sur son cheval Orloff.
C’est auréolée de ses nouveaux succès qu’elle poursuit ses exercices de haute école sur les pistes des grands cirques.
Voir aussi :
- Le dôme des arènes de la rue Pergolèse, soleil couchant, 1893, huile sur toile, par Berthe Morisot (1841-1895).
Sources :
- Echos de l’arrivée des taureaux de Camargue et de vaches landaises par le train à Paris et construction d’un toril à l’Hippodrome dans Le Midi du 13 janvier 1887.
- 16 janvier 1887 : première course de taureaux à l’Hippodrome au profit des Inondés du Midi dans Les Archives théâtrales de l’année 1887.
- Déroulement détaillé du programme de ferrades à l’Hippodrome dans L’Univers Illustré du 29 janvier 1887.
- Réouverture du Nouveau Cirque : Éloges d’une nouvelle écuyère Mlle Gentis par le Baron de Vaux dans Gil Blas du 12 octobre 1888.
- Très jolie réunion aux arènes de la rue Pergolèse dans La Revue diplomatique et le Moniteur des consulats du 11 juillet 1891.
- 31e course de taureaux des Arènes de Pergolèse avec le caballero en plaza José de Araújo et Mlle Maria Gentis dans La Presse du 16 octobre 1892.
- Annonce d’une Grande Course dans Le Furet nîmois du 7 juillet 1894 et autre mention en p. 3.
- Réouverture du Cirque d’Eté dans La Fronde du 30 avril 1898.
> Réemploi du même dessin dans une autre affiche.
Ainsi, ils espèrent que la règle sera modifiée lorsque, en 1889, sont construites, en bois, les Arènes du Champ-de-Mars, d’une jauge de 14 000 spectateurs. Ouvertes le 27 juin 1889, elles présentent des courses – corridas – espagnoles et des courses françaises, prétextes à valoriser les exercices de sauts avec perche et sans perche au-dessus de « vaches » landaises notamment. La mise à mort du taureau fait l’objet d’un simulacre avec l’envol d’une colombe. Mais très vite, aux dires de la presse de l'époque, les toreros espagnols et provençaux passent outre l’interdiction d’effusions de sang, renforçant de ce fait le débat sur l’issue d’un combat de taureaux. Fermées à la fin de l’été, les Arènes du Champ-de-Mars seront remplacées par la Gran Plaza de Toros, bâtie à l’automne au Bois de Boulogne par un aéropage d’éleveurs espagnols menés par le Duc de Veraga. Inaugurées avec faste le 9 octobre 1889, les arènes présentent des cuadrillas provençales et espagnoles à pied dans leurs costumes traditionnels, et des cavaleiros portugais en tenue du XVIIIe siècle. Sous un dôme de fer et de verre immortalisé par l’artiste peintre française Berthe Morisot en 1893, les courses se poursuivent chaque année avec mise à mort du taureau. En juillet 1891, la presse annonce un évènement Maria Gentis – ou Genty –, une écuyère de haute-école formée par le maître écuyer Auguste Raux, connue du public du Cirque d’Hiver et du Nouveau Cirque, combattra le taureau en caballera en plaza, la version portugaise du rejoneador espagnol. Le caractère exceptionnel de son intervention est double : peu de femmes remplissent cet emploi, et qui plus est, c’est en amazone qu’elle monte à cheval armée d’un javelot, pour attaquer un taureau aux cornes « emboulées » pour ne pas blesser son cheval. Revêtue d’un costume d’amazone de l’époque Loui XV, Maria Gentis apparaît ainsi entre 1891 et 1894 comme cavalière en plaza auprès de son mentor portugais, José Bento de Araújo, dans des courses organisées à Paris et dans des ferias régionales comme celles de Nîmes ou de Bayonne, montée sur son cheval Orloff.
C’est auréolée de ses nouveaux succès qu’elle poursuit ses exercices de haute école sur les pistes des grands cirques.
Voir aussi :
- Le dôme des arènes de la rue Pergolèse, soleil couchant, 1893, huile sur toile, par Berthe Morisot (1841-1895).
Sources :
- Echos de l’arrivée des taureaux de Camargue et de vaches landaises par le train à Paris et construction d’un toril à l’Hippodrome dans Le Midi du 13 janvier 1887.
- 16 janvier 1887 : première course de taureaux à l’Hippodrome au profit des Inondés du Midi dans Les Archives théâtrales de l’année 1887.
- Déroulement détaillé du programme de ferrades à l’Hippodrome dans L’Univers Illustré du 29 janvier 1887.
- Réouverture du Nouveau Cirque : Éloges d’une nouvelle écuyère Mlle Gentis par le Baron de Vaux dans Gil Blas du 12 octobre 1888.
- Très jolie réunion aux arènes de la rue Pergolèse dans La Revue diplomatique et le Moniteur des consulats du 11 juillet 1891.
- 31e course de taureaux des Arènes de Pergolèse avec le caballero en plaza José de Araújo et Mlle Maria Gentis dans La Presse du 16 octobre 1892.
- Annonce d’une Grande Course dans Le Furet nîmois du 7 juillet 1894 et autre mention en p. 3.
- Réouverture du Cirque d’Eté dans La Fronde du 30 avril 1898.
> Réemploi du même dessin dans une autre affiche.
BnF, Éditions multimédias, 2021