Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Jongleurs, tours de force et d’adresse

Macédoines. N° 7 (Gaukelwerk-Spiele)
Images d’Épinal éditées par la Maison Pellerin & Cie, 1853
Gravure sur bois en couleur, 42 x 33
BnF, département des Estampes et de la photographie, FOL-LI-59 (4)
© Bibliothèque nationale de France
Appliqué à un choix de saltimbanques aux profils diversifiés, longtemps réunis sous le terme de « jongleurs », le terme de « macédoine » indique le mélange d’éléments varié. La notion est à rapprocher d’un autre terme, fréquemment utilisé au cours du XIXe siècle pour désigner un enchaînement d’exercices différents dans le même discipline : « Potpourri ». C’est en français qu’il figure dans les programmes de cirques anglo-saxons et même russes où on annonce souvent, littéralement, un « Potpourri équestre ». Numérotée (7) cette planche d’images de la vie foraine fait vraisemblablement partie d’une série sur plusieurs thèmes.
Campés d’un trait plutôt truculent, alignés comme sur un tréteau de parade, quarante personnages illustrent trente-trois attitudes attribuées par l’auteur aux exécutants d’un spectacle banquiste conçu peut-être comme idéal. Les musiciens occupent la première ligne de silhouettes, avec la grosse caisse et les cymbales, un buccin antique à pavillon en tête de dragon, un cornet à piston, une clarinette, un ophicléide et un tambourin (tambour porté à l’épaule ou en bandoulière). Leur formation inclut un enfant porteur du triangle et une joueuse de tambour de basque sans peau.
Sur les trois quarts de la surface s’étagent les artistes qui assurent des performances, « tours de force et d’adresse » auxquels on pourrait ajouter « excentricités ». Artistes d’agilité, ils sont jongleurs et manipulateurs d’objet, contorsionnistes, équilibristes seuls, en duo ou en trio, hommes forts comiques, ou clowns influencés par la pantomime anglaise. L’un d’eux s’inspire d’Auriol par sa marche sur carafes et son costume de fou. Ils partagent tous des éléments de costumes communs, singuliers, empruntés aux troubadours et aux comédiens forains du XVIIIe siècle. Des sortes de hauts-de-chausse appelés « trousses » dans le vestiaire des saltimbanques sont passées sur des maillots de corps ou de jambes seulement, souvent bicolores. Ils portent des ceintures drapées, des collerettes sur des tuniques à boutons pour certains, des bottines souples aux pieds et des chapeaux de feutre à plume ou des bonnets de soldats à gland. Le panorama des saltimbanques se termine par un couple de danseurs à l’apparence de fantoches, marionnettes à grosses têtes popularisées par les montreurs Italiens fantocchini).