Apparu sur les scènes et les pistes occidentales dans les années 1980, le jongleur de toupies japonais Koma Zuru – littéralement « Toupie qui glisse » – remet au goût du jour certaines performances d’artistes nippons découvertes à la fin du XIX^e siècle. Plus ou moins grosses, lancées par une sangle qui fend l’air comme un coup de fouet, ses toupies – koma 独楽 – entament leurs révolutions rapides sur son doigt, sur une planchette, sur le fil d’un long sabre, progressant lentement jusqu’à la pointe peu à peu dressée vers le haut, ou le long d’une longue cordelette tendue du sol à une poterne décorée.
Codifié, l’usage de l’éventail en Chine, au Japon et en Corée, traditionnellement utilisé par les hommes et les femmes, est d’abord ornemental. Dans l’univers du spectacle visuel, certains modèles, légers et élégants, concourent à l’équilibre de fildeféristes comme les acrobates chanteurs spécialistes du juitagi en Corée. Plus grands encore, ils entrent dans le jeu de jongleurs antipodistes comme alternative aux ombrelles de la troupe acrobatique chinoise du Zhejiang, notamment. Mais, ciselé dans une fine lame de métal souvent écarlate, manié avec dextérité, l’éventail constitue également une arme redoutable, à l’égal du sabre flexible originel des combattants de kalarippayatt en Inde. Dans le numéro de Koma Zuru il sert de support, fermé puis ouvert pli à pli jusqu’à se déployer entièrement, à une toupie qui tourne sur sa pointe sans dévier d’un cheveu.
En contrat au Big Apple Circus pour la saison 1984, découvert par le public du Festival international de cirque de Monte-Carlo en décembre de la même année, Koma Zuru effectue l’une des premières tournées du nouveau Cirque Medrano, fondé en 1987 par Raoul Gibault, dans une production intitulée Les Mille et une Nuits. MM
 
Voir :
- Extraits du spectacle de Koma Zuru en 1984.
 
Source :
- Dictionnaire des jeux de l’enfance et de la jeunesse, occurrence « Toupie », p. 277 et suivantes.