Karling, jongleur mondain
Affiche d’artiste, fin du XIXe siècle
BnF, département des Arts du spectacle, 8-RO-16991
© Bibliothèque nationale de France
Support de promotion du jongleur Karling, cette affichette revendique la création par l’artiste du « genre » du jongleur mondain également désigné comme « gentleman jongleur », ce que nos contemporains attribuent sans discussion possible à un autre jongleur, Kara (Michael Steiner, 1867-1939) qui réalise une carrière véritablement internationale.
Présenté comme « venant d’Amérique », le jongleur Karling apparaît entre 1895 et 1900 dans plusieurs villes, en France et en Belgique. Sa description sur l’affichette insiste sur l’inscription dans la modernité d’un jongleur au sommet de l’élégance et de la mode, à la scène comme à la ville. Il se présente en pardessus gris bien coupé, enfilé sur un habit de soirée, complété par le port d’un chapeau haut-de-forme, de gants, d’une badine et même d’un monocle. Le terme de « copurchic », appliqué au dandy, aux gandins et autres gommeux de l’époque, est destiné à renforcer l’impression d’une silhouette aristocratique et à la pointe de l’innovation. Il fait partie d’un vocabulaire quasi universel en vigueur dans le monde du spectacle qui mêle des expressions inventées et à demi anglicisées comme « co-pur-chic » ou « gentleman jongleur » à des citations emphatiques comme « non plus ultra ».
Un peu comédien, habile à réaliser des équilibres d’objets, le jongleur mondain initie une manipulation d’accessoires empruntés à l’environnement des cafés : assiettes et couteaux, chapeaux haut-de-forme, parapluies, cannes, cigares et leurs boîtes, jusqu’au mobilier. Créé à la fin du XIXe siècle, ce genre sera développé par plusieurs générations de jongleurs allemands, comme Salerno (Adolf Behrend, 1869-1946), Charles Hera (1881-1931), l’Autrichien (Felix) Adanos (1905), mais aussi les Kremo, le père, Bela (1911-1979), le fils, Kris (né en 1951) et le petit-fils Harrison, né à la veille du nouveau millénaire, ou le Hongrois Kristian Kristof (1969-) auquel Tim Burton a fait appel en tant que conseiller artistique, coach et meneur de revue pour son film Dumbo (2019).
Sources :
- Karl-Heinz Ziethen, 4000 Years of Juggling, tome I, Michel Poignant, 1981, p. 113-116.
- L’Art lyrique et le music-hall du 15 novembre 1896 : mention de « Karling, gommeux » au Casino de Bruxelles.
- Le Figaro du 3 mai 1897 : Karling au Casino de Paris.
- Le Figaro du 1er juin 1897 : Karling au Casino de Paris.
- Gazette béarnaise du 4 mars 1898 : Karling à La Scala de Pau.
- Le Grand Echo du Nord de la France du 5 septembre 1899 : Karling au Théâtre Gallici pour la Fête de la grande Braderie de Lille.
- L’Aurore du 14 avril 1900 : les Karlings, jongleurs équilibristes, au Cirque d’Hiver.
- La Caricature du 28 septembre 1895 : description du numéro de Kara.
- Le Journal Amusant du 19 mai 1900 : Kara, dessin de Luc.
- L’Art Lyrique et le Music-Hall du 25 octobre 1896 : Salerno à La Scala de Bruxelles.
Présenté comme « venant d’Amérique », le jongleur Karling apparaît entre 1895 et 1900 dans plusieurs villes, en France et en Belgique. Sa description sur l’affichette insiste sur l’inscription dans la modernité d’un jongleur au sommet de l’élégance et de la mode, à la scène comme à la ville. Il se présente en pardessus gris bien coupé, enfilé sur un habit de soirée, complété par le port d’un chapeau haut-de-forme, de gants, d’une badine et même d’un monocle. Le terme de « copurchic », appliqué au dandy, aux gandins et autres gommeux de l’époque, est destiné à renforcer l’impression d’une silhouette aristocratique et à la pointe de l’innovation. Il fait partie d’un vocabulaire quasi universel en vigueur dans le monde du spectacle qui mêle des expressions inventées et à demi anglicisées comme « co-pur-chic » ou « gentleman jongleur » à des citations emphatiques comme « non plus ultra ».
Un peu comédien, habile à réaliser des équilibres d’objets, le jongleur mondain initie une manipulation d’accessoires empruntés à l’environnement des cafés : assiettes et couteaux, chapeaux haut-de-forme, parapluies, cannes, cigares et leurs boîtes, jusqu’au mobilier. Créé à la fin du XIXe siècle, ce genre sera développé par plusieurs générations de jongleurs allemands, comme Salerno (Adolf Behrend, 1869-1946), Charles Hera (1881-1931), l’Autrichien (Felix) Adanos (1905), mais aussi les Kremo, le père, Bela (1911-1979), le fils, Kris (né en 1951) et le petit-fils Harrison, né à la veille du nouveau millénaire, ou le Hongrois Kristian Kristof (1969-) auquel Tim Burton a fait appel en tant que conseiller artistique, coach et meneur de revue pour son film Dumbo (2019).
Sources :
- Karl-Heinz Ziethen, 4000 Years of Juggling, tome I, Michel Poignant, 1981, p. 113-116.
- L’Art lyrique et le music-hall du 15 novembre 1896 : mention de « Karling, gommeux » au Casino de Bruxelles.
- Le Figaro du 3 mai 1897 : Karling au Casino de Paris.
- Le Figaro du 1er juin 1897 : Karling au Casino de Paris.
- Gazette béarnaise du 4 mars 1898 : Karling à La Scala de Pau.
- Le Grand Echo du Nord de la France du 5 septembre 1899 : Karling au Théâtre Gallici pour la Fête de la grande Braderie de Lille.
- L’Aurore du 14 avril 1900 : les Karlings, jongleurs équilibristes, au Cirque d’Hiver.
- La Caricature du 28 septembre 1895 : description du numéro de Kara.
- Le Journal Amusant du 19 mai 1900 : Kara, dessin de Luc.
- L’Art Lyrique et le Music-Hall du 25 octobre 1896 : Salerno à La Scala de Bruxelles.
BnF, Éditions multimédias, 2021