Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Le diable l’emporte ! (jeu de diabolo)

Dessin de Joly
Chez Martinet, libraire à Paris, vers 1815
BnF, département des Estampes et de la photographie, non coté
© Bibliothèque nationale de France
Jeu d’adresse d’origine chinoise, le diabolo ou jeu du diable, est importé d’Angleterre à la fin du Premier Empire (1804-1814). Il fait fureur dans les cours de la bonne société et dans les parcs publics comme le jardin du Luxembourg. Sur l’estampe ci-dessus éditée chez Aaron Martinet, le célèbre imprimeur de La Petite galerie dramatique ou Recueil de costumes, libraire au 13-15 rue du Coq-Saint-Honoré, l’image du diaboliste est entourée d’un cadre très théâtral constitué de différentes figures de diabolos et présentée par un énorme Diable cornu et griffu, nanti d’une queue terminée par une touffe de poils plutôt que d’une fourche.
L’estampe est signée par Joly, un acteur du temps, représenté dans La Petite galerie dramatique, mais aussi librettiste et graveur. Joly ou Jolly, né Adrien Jean Baptiste Mussat (1776-1839) est contemporain d’Aaron Martinet (1762-1841). Il signe également en 1798 une représentation d’une scène du Diable couleur de rose, nom d’un opéra-bouffe associé par ailleurs à une illustration du Bon Genre, Observations sur les modes et usages de paris au commencement du XIXe<8sup> siècle.
Le jeu de diabolo est précédé à Paris par celui du yo-yo, baptisé l’Emigran(t) au lendemain de la Révolution pour figurer les va-et-vient des aristocrates de part et d’autre des frontières. Gravée en 1792, une estampe intitulée La belle Adeline faisant aller son Emigran met en scène une citoyenne en charlotte et fichu attentive à conduire son yo-yo.