Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Darby, sauteur

Imprimerie V. Palyart et Fils (Paris), 1890
Lithographie en couleur, 43 X 90 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, ROUL-ENT TB-3 (4)
© Bibliothèque nationale de France
Né dans la région industrielle de Black Country, dans les Midlands, Joseph Darby (1861-1937) fait son apprentissage de maréchal-ferrant, tout en s’entraînant au saut au sol, l’un des fondements de la performance acrobatique. Il se révèle doué d’une capacité de propulsion exceptionnelle, sans aide technique, dans la lignée de sauteurs illustres comme les Français Auriol, Boulicot ou Zavatta, ou en Angleterre, Arthur Barnes ou les frères Cottrell. Joë Darby se distingue par des exploits inédits en s’élançant depuis le sol, à la force des mollets, au-dessus d’obstacles comme un cheval ou vingt chaises alignées, avec des poids aux pieds ou dans les mains. Ce lest est évoqué sur l’affiche ci-dessus par le dessin de petites haltères que le clown suit des yeux sur la piste du Cirque d’Hiver de Paris.
Il se confronte à d’autres gymnastes sauteurs de son temps et collectionne bientôt les prix dans les concours organisés dans sa région et dans le nord de l’Angleterre. Ses trophées sont conservés au Musée de Dudley, la ville où il s’est établi et où il est enterré. En mai 1887, il figure dans la troupe de la première tournée britannique du Buffalo Bill’s Wild West Show dans le rôle de « Mustang Jack », et dans la foulée, il part en Amérique où il rencontre victorieusement un concurrent alors considérable, George W. Hamilton. Joë Darby est proclamé Champion du monde de saut, titre qui facilite sa promotion lorsqu’il décide de mener carrière au cirque et au théâtre en Europe et en Amérique. Ainsi, le « sauteur aux haltères » se produit à Paris en juin et juillet 1894 au Cirque d’Été puis en janvier 1895 au Cirque d’Hiver de Paris avant une tournée dans les régions, dont la Normandie fin 1895 avec le cirque Rancy, pour reparaître en 1898 au Casino de Paris. Sa technique de « saut aux haltères » fera des émules. Ainsi, un compatriote plus jeune de 11 ans, John Higgins, fera carrière également sur les scènes et les pistes occidentales de la Belle époque.
 
Voir aussi :
- Le monument érigé dans Netherton, la ville natale de Joseph Darby.
 
- Sources :
- La Presse du 25 juin 1894.
- La Lanterne de Boquillon du 13 janvier 1895, Cirque d’Hiver.
- Revue comique Normande du 2 novembre 1895, Cirque Rancy.
- John Stewart, The Acrobat, Arthur Barnes and the Victorian circus, Mac Farland, 2014.