Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Brothers Avone, grotesques

Concert des Ambassadeurs
Gravure de Lawson, imprimerie Emile Lévy (Paris), 1876
Gravure sur bois, colori, 113 x 90 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, ENT DN-1 (LEVY,Emile/30)-ROUL
Dans son traité L’Acrobatie et les Acrobates, Georges Strehly (1851-1906) rappelle que c’est en Suisse qu’a été conçu le reck en bois, un agrès de gymnastique qui préfigure la barre fixe. Il précise que certains gymnastes s’entraînaient sur cette barre unique à des exercices qui forçait l’admiration. Tout naturellement, lorsque la pratique s’est popularisée avec la multiplication des gymnases dans tout l’Occident, certains barristes ont conçu des démonstrations qu’ils ont mises en scène en campant des personnages susceptibles d’intéresser les entrepreneurs du divertissement, du café concert, du vaudeville ou du cirque. La petite formation de couples intitulés « Brothers », « Frères » ou « Hermanos » fait recette. Ils sont nombreux à travailler par paire et à habiller leur technique impeccable de bouffonneries. Vêtus d’une souquenille ou d’une trousse volantée sur des maillots de jambes bicolores, ils s’inventent une vocation de grotesques qui leur permet de développer un jeu reposant sur des effets où la maladresse désopilante le dispute à une virtuosité confondante.
Apparus en 1876 sur les scènes parisiennes du Concert des Ambassadeurs puis des Folies Bergère, les Frères Avones n’ont pas peur d’affronter l’immense salle de l’Hippodrome de Paris, au Pont de l’Alma, en août 1877, puis en décembre 1878. De loin en loin et sur une période d’un peu plus de quinze ans, la presse française signale leur passage sur le territoire.
 
Sources :
- G. Strehly, L’Acrobatie et les Acrobates, Paris, 1903, p. 213.
- Folies Bergère de Paris : les Frères Avones, grotesques dans L’Orchestre du 1er janvier 1876.
- Hippodrome de Paris : Les Avones barristes prodigieux dans La Jeune Garde du 12 août 1877.
- Hippodrome de Paris dans L’Orchestre du 27 décembre 1878.
- Au jeudi du Ba-Ta-Clan : les désopilants Avone dans La Liberté du 28 février 1895, p. 4.