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La baronne aventurière
Marie-Catherine Le Jumel de Barneville naît vers 1650 non loin de
Honfleur, dans une famille de petite noblesse normande. Elle est mariée
le 8 mars 1666 à François de la Motte, baron d’Aulnoy, de trente ans
son aîné, avec lequel elle ne s’entend pas. En 1669, aidée de sa
mère et de deux gentilshommes, elle le fait arrêter sous un faux
prétexte. Parvenant à se disculper, le baron est rapidement libéré.
Commencent alors pour Mme d’Aulnoy quinze années d’errance durant
lesquelles elle sillonne l’Europe, des Flandres à l’Espagne en
passant par l’Angleterre. En 1685, ayant obtenu le pardon de Louis XIV,
elle rentre en France et s’installe rue Saint-Benoît à Paris où elle
tient un salon littéraire fréquenté par Mme de Murat, Melle
L’Héritier
mais aussi Saint-Evremond et le prince de Conti. En 1690, paraît son
premier livre, l’Histoire d’Hippolyte, comte de Douglas, dans
lequel elle insère un conte de fées, "L’île de
la Félicité", initiant ainsi la mode qui ne débutera
que quelques années plus tard. Entre 1697 et 1698, la baronne écrit
vingt-cinq contes, parmi lesquels La Chatte Blanche, L'Oiseau bleu ou
Le Nain Jaune.
La baronne est un auteur prolixe, publiant
près d’un livre par an jusqu’à sa mort le 14 janvier 1705. Elle
reste aujourd’hui l’auteur de contes de fées la plus publiée en
France après Charles Perrault.
Si de nos jours Mme d’Aulnoy est connue pour ses contes de fées
publiés entre 1697 et 1698, elle fut surtout célèbre en son temps pour
ses nouvelles et pseudo-mémoires ayant principalement pour cadre l’Espagne
et l’Angleterre. Elle reçut de nombreux éloges dans les journaux et
revues de l’époque et plusieurs de ses œuvres furent rapidement
traduites à l’étranger. Son style témoigne d’un grand sens de l’observation,
d’une remarquable finesse dans l’analyse des sentiments et d’une
fantaisie extrême au point que Jacques Barchilon la présente comme un
"Rabelais féminin".
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