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Des nouveaux contes
pour enfants
Fille du comte Rostopchine, gouverneur de Moscou qui aurait donné l’ordre
d’incendier la ville pour empêcher le séjour de Napoléon, filleule du
tsar Paul Ier, Sophie Rostopchine, née en 1799, s’installe
à Paris en 1817 suite à la disgrâce de son père. Elle épouse en 1819
Eugène, comte de Ségur, d’une vieille famille noble ralliée à l’Empire,
dont elle a huit enfants entre 1820 et 1835. Elle meurt en 1874, marquée
par une série de deuils. Parmi ses dix-neuf petits-enfants, Camille et
Madeleine de Malaret sont plus particulièrement à l’origine de sa
carrière littéraire : contes et romans leur ont d’abord été
racontés et dédiés, et elles apparaissent en filigrane dans la trilogie
des Petites Filles modèles. Profondément catholique, amie de l’ultramontaniste
Louis Veuillot, influencée par son fils Gaston, prélat proche de la
curie romaine, la comtesse écrit pour les seuls enfants, dans un double
but : distraire et instruire. Ses romans comme son adaptation de la
Bible traduisent une perception nostalgique des bouleversements sociaux,
derrière une structure littéraire originale, souvent très proche de
celle des contes merveilleux : récits d’une jeunesse débouchant
sur le mariage, récits initiatiques ou d’avertissement. La conjonction
de l’inventivité littéraire et de ces thèmes liés à la
construction de l’enfant expliquent peut-être le fort écho rencontré,
encore aujourd’hui, par cette œuvre qui fait partie intégrante de la
culture enfantine française.
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