Des caricatures politiques sous la monarchie de Juillet
Daumier fait ses débuts dans la presse comme caricaturiste politique
sous la monarchie de Juillet et se cantonne à ce registre jusqu’à ce
que les lois de septembre 1835, qui entravent la liberté de la
presse, ne l’obligent à se réorienter vers la caricature
de mœurs. Après
La Silhouette, l’hebdomadaire
La Caricature publie
ses lithographies placées sous le signe
d’une opposition à Louis-Philippe conduite par son directeur
Charles Philipon. Comme l’atteste le dessin de novembre 1831,
c’est à Philipon que l’on doit la création
du motif de la poire symbolisant le souverain, qui sera décliné par
bon nombre de caricaturistes, Daumier en tête. À côté des
caricatures de ses collègues Grandville, Traviès ou Monnier,
les
Célébrités de la caricature, portraits-charges
des personnalités du juste-milieu lui permettent
d’affirmer son style.
Le
Ventre législatif,
Ne
vous y frottez pas et
La
Rue Transnonain,
planches de dimensions supérieures aux autres, publiées
dans l’
Association
mensuelle, que Philipon avait créée en 1832 pour payer
les amendes infligées au journal, mènent Daumier bien au-delà de
la caricature.
La Rue Transnonain n’est autre qu’un
tableau d’histoire, "tableau qui, pour être peint en
noir et sur une feuille de papier, n’en sera ni moins estimé ni
moins durable", annonçait Philipon dans
La Caricature.
Cette page d’histoire sanglante, véritable allégorie
réelle, préfigure le courant réaliste pictural.