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Daumier, année par année

Honoré Daumier (1808-1879)
Honoré Daumier (1808-1879)

© Bibliothèque nationale de France

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La carrière et l'œuvre de Daumier évoluent au rythme des soubresauts du 19e siècle et de son rapport à la presse. Récapitulatif chronologique...
  • 1798 - Invention de la lithographie.
  • 1808 - 26 février : naissance d’Honoré-Victorin Daumier, à Marseille, 11 place Saint-Martin, fils de Jean-Baptiste Daumier, vitrier (c’est-à-dire aussi encadreur et réparateur de tableaux) et poète, et Cécile-Catherine Philip.
  • 1815 - Les Cent-Jours. Restauration de Louis XVIII. Daumier père part pour Paris présenter ses poèmes.
  • 1816 - Arrivée de la famille Daumier à Paris où elle connaîtra plusieurs déménagements dûs à des difficultés financières.
  • 1817 - Institution du dépôt légal de la lithographie.
  • 1820 - Premier emploi d’Honoré Daumier comme saute-ruisseau chez un huissier.
  • 1821 - Daumier est commis chez un libraire du Palais-Royal, à proximité des marchands d’estampes et pas loin du musée du Louvre.
  • 1822 - Daumier est élève d’Alexandre Lenoir, peintre, archéologue et ami de la famille. Dépôt légal de sa première lithographie imprimée chez Engelmann : Le Dimanche. Il quitte Lenoir pour s’inscrire à l’académie Suisse et à l’académie Boudin. Rencontre les artistes et amis Raffet, Leblanc, de Rudder, Jeanron, Préault.
  • 1824 - Charles X succède à Louis XVIII.
  • 1825 - Daumier devient l’assistant du lithographe Zéphirin Belliard, spécialisé dans le portrait.
  • 1829 - Création de La Silhouette, premier hebdomadaire satirique illustré en France, par Philipon, Ratier et Ricourt (disparaîtra en 1831). Ouverture du Grand magasin de caricatures et de nouveautés lithographiques, galerie Véro-Dodat, tenue par Gabriel Aubert et Charles Philipon. Daumier habite au 33 rue de la Barillerie, en face du palais de Justice.
  • 1830 - 5 juillet : Charles X proclame les Quatre Ordonnances – dont une soumet la presse à une censure rigoureuse – suscitant une révolte qui emporte le régime. 27-29 juillet : les Trois Glorieuses : la révolution de Juillet amène au pouvoir Louis-Philippe. Le 4 novembre, Philipon fonde La Caricature (paraîtra jusqu’en 1835) ; Daumier est le principal dessinateur et Balzac le rédacteur. 2 décembre : assouplissement de la censure.Aubert publie plusieurs caricatures politiques de Daumier (une sous le pseudonyme de Rogelin). La première, datée du 22 juillet, s’intitule Passe ton chemin, cochon.
  • 1831 - Répression de la révolte des Canuts lyonnais.15 décembre : Gargantua.
  • 1832 -Lancement par Philipon de la publication L’Association mensuelle pour les lithographies de grandes dimensions, mais aussi pour alimenter une caisse de réserve destinée à payer les amendes de La Caricature. Création par Philipon du Charivari : journal publiant chaque jour un dessin. 23 février : Daumier et Philipon condamnés à 6 mois de prison et 500 francs d’amende pour « excitation à la haine et au mépris du gouvernement du roi ». 31 août : Daumier est enfermé à Sainte-Pélagie ; il sera ensuite transféré à la maison de santé de l’aliéniste Pinel. Daumier commence les portraits-charges sculptés, Galerie des portraits du juste-milieu exposés dans la galerie du passage Véro-Dodat.
  • 1833 - Fondation par Édouard Charton du Magasin pittoresque. 27 janvier : Daumier sort de prison et va loger dans un phalanstère d’artistes, rue Saint-Denis. Série des lithographies d’après les portraits sculptés. Premières gravures sur bois.
  • 1834 - 14 avril : émeute populaire contre le régime, réprimée dans le sang. 14 juin : première représentation au théâtre des Folies-dramatiques de Robert Macaire : pièce en quatre actes et six tableaux de Saint-Amand, Benjamin Antier et Frédérick Lemaître. Le Ventre législatif dans L’Association mensuelle de janvier. Daumier transcrit la répression du 14 avril à chaud dans la lithographie La Rue Transnonain, publiée dans L’Association mensuelle de juillet.
  • 1835 - Attentat contre Louis-Philippe, entraînant le rétablissement de la censure. La Caricature, ainsi que 30 autres journaux, disparaissent ; Le Charivari se reconvertit dans la satire sociale.Commence sa collaboration hebdomadaire avec Le Charivari, qui durera plus de 20 ans : il renonce à la caricature politique au profit de la caricature de mœurs.
  • 1836 - Émile de Girardin crée La Presse. Création du personnage de Robert Macaire et début de la série de 100 lithographies, Caricaturana, consacrées à ce personnage (1836-1838).
  • 1837 - Séries : La Chasse, 16 planches (octobre-mars 1837) ; Galerie physionomique, 25 planches (novembre 1837-décembre 1837).
  • 1838 - Série : Croquis d’expressions, 53 planches (janvier 1838-mars 1839).
  • 1839 - Invention de la photographie. Séries : Mœurs conjugales, 60 planches (mai 1839-septembre 1842) ; Types parisiens, 50 planches (juin 1839-décembre 1842) ; Émotions parisiennes, 50 planches, (juin 1839-novembre 1842) ; Les Baigneurs, 30 planches (juin 1839-septembre 1842).
  • 1840 - Gravures sur bois pour Les Français peints par eux-mêmes en collaboration avec Gavarni, Monnier et Balzac. Séries : Proverbes et maximes, 12 planches (juin-septembre 1840) ; Les Bohémiens de Paris, 28 planches (septembre 1840-mars 1842) ; Robert Macaire, nouvelle série de 20 planches (octobre 1840-octobre 1841).
  • 1841 - Séries : Physionomies tragi-comiques, 15 planches (janvier-octobre 1841) ; Histoire ancienne, 50 planches (décembre 1841-décembre 1842).
  • 1842 - Lancement de l’édition Furne de la Comédie humaine de Balzac.
  • 1843 - Fondation par Édouard Charton de L’Illustration. Séries : La Comédie humaine, 5 planches ; Les Chemins de fer, 16 planches (mars 1843-novembre 1843) ; Les Canotiers parisiens, 20 planches (avril-août 1843) ; La Chasse, 12 planches (septembre-décembre 1843) ; Les Beaux Jours de la vie, 100 planches (décembre 1843-août 1846) ; Voyage en Chine, 32 planches (décembre 1843-avril 1845).
  • 1844 - Séries : Les Bas-bleus, 40 planches (janvier-juillet 1844) ; Les Étrangers à Paris, 20 planches (juin-août 1844) ; Les Philantropes [sic] du jour, 34 planches (septembre 1844-décembre 1845).
  • 1845 - Charles Baudelaire publie le Salon de 1845 dans lequel Daumier est mentionné. Séries : Les Gens de Justice, 39 planches (mars 1845-septembre 1848) ; Pastorales, 50 planches (mai 1845-avril 1846) ; Professeurs et moutards, 32 planches (décembre 1845-mai 1846).
  • 1846 - Épouse Marie-Alexandrine Dassy, dite Didine, jeune couturière. Ils habitent l’île Saint-Louis, 9 quai d’Anjou, à proximité de l’hôtel de Pimodan (au n° 17), où réside Baudelaire. Séries : Les Bons Bourgeois, 82 planches (mai 1846-mai 1849) ; Les Papas, 23 planches (décembre 1846-mai 1849).
  • 1847 - Séries : Locataires et propriétaires, 32 planches (janvier 1847-mai 1848) ; Tout ce qu’on voudra, 70 planches (mars 1847-juin 1851) ; Les Baigneuses, 17 planches (juillet-août 1847).
  • 1848 - 24 février : une révolution chasse Louis-Philippe ; la République est proclamée ; la liberté de la presse est rétablie. Juin : insurrection réprimée ; 15 000 personnes emprisonnées, dont 4000 déportées. Cavaignac porté au pouvoir.
  • 10 décembre : Louis-Napoléon Bonaparte élu président de la République. Gagne le concours pour la représentation allégorique de la République : La République nourrit ses enfants et les instruit ; il ne parviendra pas à la terminer. Revient dans l’opposition militante et reprend la caricature politique ; réalise plus de 100 lithographies ; 3 planches seulement sont consacrées à Louis-Philippe déchu. Séries : Quand on a du guignon, 11 planches (février 1848-mai 1850) ; Les Alarmistes et Alarmés, 7 planches (avril-juin 1848) ; Les Divorceuses, 6 planches (août-octobre 1848) ; Les Parisiens en 1848, 3 planches (juillet-novembre 1848) ; Les Banqueteurs, 10 planches (novembre 1848-janvier 1849) ; Les Représentans représentés (L’Assemblée constituante, 52 planches (novembre 1848-mai 1849).
  • 1849 - Séries : Les Femmes socialistes, 10 planches (avril-juin 1849) ; Les Représentans représentés, 55 planches (juin 1849-août 1850) ; Physionomie de l’Assemblée, 31 planches (octobre 1849-février 1851).
  • 1850 - 31 mai : loi réduisant le suffrage universel. 16 juillet : loi restrictive sur la liberté de la presse rédigée par Thiers. Crée le personnage de Ratapoil, qui apparaît pour la première fois sur la planche des Actualités : Prestation de serment d’un nouveau membre de la Société philantropique [sic] du Dix Décembre (28 septembre 1850). Série : Idylles parlementaires, 27 planches (septembre 1850-février 1851).
  • 1851 - 2 décembre : coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. 20 mars : première rencontre de Daumier et Jules Michelet. Article de Champfleury sur Daumier.
  • 1852 - Février : rétablissement de la censure. 2 décembre : proclamation de l’Empire. Décide de ne plus exposer au Salon ; continue la lithographie, en particulier les pièces qui portent le titre Actualités (1056 planches en tout, 1850-1872). 19 juin : visite de Baudelaire et Poulet-Malassis dans l’atelier de Daumier. Série : Croquis musicaux.
  • 1854 - 1853-1856 : guerre de Crimée. De nombreuses planches des Actualités, reprises partiellement dans les albums Les cosaques pour rire et Chargeons les Russes évoquent le conflit russo-turc.
  • 1855 - Exposition universelle. Réalise quelques lithographies pour illustrer des fables de La Fontaine.
  • 1856 - Série : Les Croquis dramatiques, 15 planches (septembre 1856-mai 1857).
  • 1857 - Champfleury publie Le Réalisme. Baudelaire publie Les Fleurs du mal ; dans Le Présent. Revue universelle paraît son article consacré à « Quelques caricaturistes français », avec un passage important sur Daumier.
  • 1860 - Philipon congédie Daumier du Charivari. Daumier se remet à la peinture. À nouveau il connaît de graves difficultés financières.
  • 1862 - Mort de Philipon. Doit quitter le quai d’Anjou ; il s’installe à Montmartre. Revient à la lithographie et au dessin d’illustration. Travaille pour Le Boulevard sur une commande de Carjat et pour Le Monde illustré.
  • 1863 - Salon des refusés. Mort de Delacroix. Retour de Daumier au Charivari.  S’installe 20, boulevard Pigalle. Série : À la brasserie, 4 planches.
  • 1864 - Donne 100 lithographies au Charivari, soit 2 par semaine. Travaille aussi pour Le Journal amusant. Juillet-août : Les Baigneurs.
  • 1867 - Exposition universelle. Début de ses problèmes de vue. Lithographies anti-impérialistes dans Le Charivari.
  • 1868 - Rencontre Gambetta chez Carjat.
  • 1869 - Dernière participation au Salon.
  • 1870 - Guerre franco-allemande. 2 septembre : capitulation de l’armée française à Sedan. 4 septembre : proclamation de la République. Octobre : publication des Châtiments de Victor Hugo. Refuse la Légion d’honneur. Page d’histoire, dans Le Charivari du 16 novembre.
  • 1871 - 26 janvier : signature de l’armistice franco-allemand. 26 mars-28 mai : La commune de Paris. 2 janvier : Daumier déjeune chez Victor Hugo. Ils cosignent 30 exemplaires de la lithographie Page d’histoire. Élu membre de la Commission pour la sauvegarde des œuvres des musées. Se retire à Valmondois. Compose ses dernières planches politiques dont La France-Prométhée et l’aigle-vautour.
  • 1873 - Presque aveugle, il ne peut plus dessiner.
  • 1874 - 1ère exposition impressionniste. Achète la maison de Valmondois grâce à la générosité de Corot.
  • 1878 - Exposition universelle. 27 avril-15 juin : exposition Daumier, galerie Durand-Ruel, 94 peintures, aquarelles, lithographies. Daumier, fatigué, presque aveugle, n’assiste pas à l’inauguration. Il reçoit une pension de l’État de 1200 francs par an. Hiver : le couple Daumier se retire à Valmondois.
  • 1879 - 11 février : mort de Daumier, enterré civilement au cimetière de Valmondois.
  • 1880 - Transfert de sa dépouille au Père-Lachaise.
  • 1881 - 29 juillet : loi sur la liberté de la presse.