La ballade de Lenore

Ballade allemande de Bürger
Eugène Pontus Jazet (1815-1856,) graveur ; Horace Vernet (1789-1863), peintre , 1840
BnF, département des Estampes et de la Photographie, EF-236 (H)-FT 4
Photo © Bibliothèque nationale de France
La chevauchée emporte parfois vers l’ailleurs – qu’il s’agisse de l’autre monde merveilleux des quêtes médiévales, ou comme ici, de la menace fantastique qui met au contact immédiat de la mort. Dans la ballade pré-romantique allemande de Burger, "Lenore ou les morts vont vite", le mystérieux cavalier que Lénore a pris pour son bien-aimé, dont elle attendait le retour de la guerre, s’avère un envoyé des défunts qui l’emporte au grand galop jusqu’au cimetière. Le tableau d’Horace Vernet accentue les effets de lumière – étincelles des sabots, feu des naseaux et surtout visage aux orifices éblouissants.
Traduite par Gérard de Nerval, adaptée par Edgard Allan Poe, la ballade est une des sources de motifs gothiques pérennes – cavaliers fantômes, assemblée des morts et animaux psychopompes.