L’ogre

Le Petit Poucet
Charles Perrault (1628-1703), auteur ; Gustave Doré (1832-1883), dessinateur , 1862
Fumé d'une gravure sur bois, 19,4 x 24,2 cm
BnF, département des Estampes et de la Photographie, DC-298 (J, 2)-fol.
Photo © Bibliothèque nationale de France
La peur de la dévoration étant un des fantasmes les plus ancrés dans la psyché humaine comme dans ses mythes et son folklore, ogres et ogresses figurent en bonne place de notre panthéon des monstres.
Dans cette illustration par Gustave Doré du "Petit Poucet" de Perrault, l’ogre s’apprête à égorger ses propres filles, dont les faces rondelettes sont compensées par les os de poulet qui les entourent, reliefs déchiquetés d’un repas carnivore. Cumulant anthropophagie et infanticide, soit deux tabous fondateurs, le monstre humain suscite l’effroi par son visage à l’expression terrifiante, déformé par un rictus, et le grand couteau qu’il brandit en plein centre de la composition.