La bête diabolique

Somme le Roi
Frère Laurent, copié par Perrin de Falons , 1924
BnF, département des Manuscrits, Français 938, fol. 8v
Photo © Bibliothèque nationale de France
Face aux saints en prière, l’animal fantastique est ici une émanation de l’enfer : il s’agit de la "Bête de l’apocalypse" telle qu’elle est décrite dans le livre biblique. Son hybridité (corps de léopard, pattes d'ours et gueule de lion) est alors conçue comme signe de monstruosité, et chargée de symbolique : sept têtes pour autant de péchés capitaux, dix bois chargés de couronne pour la victoire du Mal sur les dix commandements.
Aujourd’hui, cette image n’est plus source d’effroi : l’animal hybride en fantasy est bien souvent positif, adjuvant du héros. Le cerf à la ramure foisonnante évoque de près le grand esprit de la forêt dans le film Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki (2000), incarnation des forces immortelles de la nature.