La mort et la sorcière

Maître de Philippe de Gueldre, enlumineur , 1401-1500
BnF, département des Manuscrits, Français 995 fol. 39v
Photo © Bibliothèque nationale de France
Cette enluminure du début du XVIe siècle fait partie d’une « Danse macabre des femmes », suite d’images montrant la Mort, toujours dans la partie gauche et sous la même forme squelettique parfois voilée d’un suaire, entraînant à sa suite des femmes de tous âges et de toutes conditions : l’objectif de ce motif pictural de la danse macabre, ici décliné au féminin, est en effet d’insister sur l’égalité de tous les êtres, puissants comme infimes, face à une mortalité jouissant de sa toute-puissance. La sorcière elle-même, reconnaissable à son balai, n’est pas exemptée de cette condition. On notera qu’elle n’apparait dans ce type de recueil d’images que lorsque la question de la sorcellerie se fait omniprésente dans les esprits, et parfois dans une composition symétrique avec une nonne, marquant l’annulation des différences humaines face à la Mort.