Adoration du bouc

Cette scène de sabbat, décrite et illustrée dans un manuscrit de la fin du XV^e siècle, Traité du crime de vauderie, qui porte donc sur « l’hérésie » vaudoise et sa répression en cours, témoigne de la fixation des caractéristiques principales de l’imaginaire de la sorcellerie, que les traités de démonologie comme le fameux « Marteau des sorcières » (Malleus Maleficarum, 1486) vont diffuser comme vérités incontestables de la Foi. Tandis que dans le ciel volent sorcières et démons, parfois accouplés, les adorateurs de Satan, hommes et femmes ici, lui rendent hommage sous la forme d’un bouc dont ils prient les organes génitaux, comme ils embrassent, dans le médaillon du bas, le fessier d’un démon – l’idée générale est celle d’une inversion absolue des pratiques et idéaux de pureté catholique.