Le rendez-vous nocturne

Jules Laurens (1825-1901), illustrateur ; Jules Janin (1804-1874), auteur du texte , 1864
60 eaux-fortes
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE fol.-AD-97 (2)
Photo © Bibliothèque nationale de France
Au XIXe siècle, les sorcières, qui vont bien souvent par trois, demeurent stables dans leur iconographie, que recyclent les motifs de l’imaginaire fantastique. On les voit ici représentées comme de vieilles femmes tenant à la main les habituels balais – en frêne, bouleau et saule, arbres associés aux déesses antiques, ils symbolisaient notamment une domination sur le masculin alors inacceptable. Elles pactisent avec des démons, monstrueux hybrides anthropophages (les crânes à leurs pieds), qui leur donnent accès à un savoir interdit, conservés dans de vieux grimoires. Le décor de grotte baigné par la pleine lune les associe aux forces chthoniennes et à la déesse Hécate ; le serpent ou encore la chauve-souris font partie des animaux réputés maléfiques qu’on leur associe. Les représentations contemporaines recyclent de tels mythèmes, souvent pour en inverser la valeur.