Les trois sœurs

Gustave Doré, pour l’édition illustrée qu’il en donne en 1859, illustre ici l’image liminaire de Macbeth de Shakespeare (1606), quand les trois « weird sisters » arrêtent le héros et son ami Banquo qui reviennent de bataille pour leur promettre le pouvoir. La trinité démoniaque est étroitement attachée aux représentations des sorcières, qui héritent ainsi d’une caractéristique archaïque de divinités triples (notamment celtiques) dont elles ont inversé les valeurs, désormais hérétiques. La gravure de Doré montre bien qu’elles incarnent les trois âges de la vie, la jeune femme, la mère et la vieille, ce qui correspondait, au-delà, aux trois pouvoirs du féminin : séduction, protection et connaissance.