L’anneau de pouvoir

Ces pages sont issues d’un manuscrit du XVIII^e siècle des Clavicules [ou "Clés"] de Salomon, traité attribué au roi biblique. Celui-ci, au fil de l’Antiquité et jusqu’à la Renaissance, a en effet été réinventé en magicien qui aurait notamment bâti le Temple en commandant aux démons grâce à un anneau magique. Il est justement ici question de tels anneaux, que l’adepte peut se forger en combinant un métal et une pierre « convenable à la planète dont on veut recevoir les influences », et qui assurent un « merveilleux succès ».
Les anneaux, figures du cercle et du lien, sont parmi les attributs magiques les plus anciens (l’anneau de Gygès, lui conférant l’invisibilité, est évoqué par Platon) et on connait sa fortune durable, jusqu’au titre du grand roman de Tolkien Le Seigneur des Anneaux (1954-1955) renvoyant au maléfique Sauron et à son "Anneau unique" "pour les gouverner tous et dans les ténèbres les lier".