Des réformes institutionnelles
L’accession de la Maison de Bourgogne au comté de Flandre se marqua par l’adoption de réformes institutionnelles. La clef de voûte du gouvernement fut, à partir de 1385, le « chancelier de monseigneur le duc de Bourgogne », dont le modèle était une institution flamande. Par ailleurs, les instances administratives, judiciaires et financières déjà existantes furent profondément réorganisées. En 1386 avait été créée, pour le comté de Flandre, une chambre du conseil et des comptes qui fut installée à Lille. Cette institution donna naissance à une Chambre des comptes, fixée à Lille, et à un Conseil de Flandre, cour de justice comtale qui siégea d’abord à Lille avant d’être transférée, à la demande des sujets flamands du prince, d’abord, en 1405, à Audenarde, puis, en 1407, à Gand. Tels furent les principaux organes du gouvernement bourguignon en Flandre où le pouvoir, au niveau local, était représenté par les baillis comtaux, dont l’existence était antérieure à l’accession de la Maison de Bourgogne.
Au sommet de cet appareil de pouvoir, se trouvait le prince, entouré de son conseil, lorsqu’il séjournait en Flandre dans les principales villes de résidence qu’étaient Bruges, Gand et Lille. Sa présence, cependant, était relativement rare et ses sujets, à de nombreuses reprises, la réclamèrent ou, au moins, celle d’un membre de sa famille : son épouse ou son fils aîné. Pour répondre à cette revendication, Jean sans Peur, durant son principat, fit résider son fils Philippe, comte de Charolais, futur duc Philippe le Bon, à Gand où il reçut une partie de son éducation avant d’être investi, très tôt, par son père, d’une lieutenance pour gouverner la Flandre à sa place.