L’assemblée des dieux

Le recueil de cinquante-huit gravures que Theodor van Thulden réalisa en 1633 offre des renseignements précieux sur la galerie d’Ulysse du château de Fontainebleau, détruite en 1739. Entreprise en 1537 sous la direction du Primatice, rejoint par Niccolò Dell’Abate, qui allait l’achever dans les années 1570, elle devait être consacrée à l’Iliade et à l’Odyssée mais, à la mort de François I^er, son iconographie se recentra sur le périple d’Ulysse. Elle comptait cinquante-huit tableaux sur les parois nord et sud.

Présent à Fontainebleau dans les années 1630, van Thulden composa des dessins de la galerie qu’il utilisa pour ses gravures. L’exécution des figures est propre au maniérisme du 16^e siècle : les corps sont travaillés, les poses contorsionnées. Le drapé, flottant dans les airs, suggérant le volume et le mouvement, est un motif récurrent de cette suite. Ici, Ulysse est jeté dans l’île d’Ogygie, où l’amour de la déesse Calypso le retient huit ans durant. Mais à la fin de la prière de Minerve, Jupiter lui envoie Mercure, qui lui fait commandement de ne pas s’amuser davantage avec ce prince grec. Contrainte de le laisser partir, elle lui fait construire un navire.

Moralité : « Ulysse est jeté dans l’île d’Ogygie, où l’amour de la déesse Calypso le retient huit ans durant. Mais à la fin de la prière de Minerve, Jupiter lui envoie Mercure, qui lui fait commandement de n’amuser pas davantage ce Prince Grec : de sorte qu’étant contrainte de le laisser aller, elle met ordre à son partement, & lui fait faire un navire. Il ne faut point de meilleur exemple que celui-ci, pour prouver bien aisément, Qu’Amour est la plus violente de toutes les passions ; & qu’ayant gagné le cœur, elle y règne quelquefois avec tant de tyrannie, qu’il est impossible d’en secouer le joug, sans une particulière grâce du Ciel. »