// couleur des filets, en hexa // &RVB1=cc0000& // couleur des titres et textes des pavŽs, en hexa // &RVB2=ffffff& // nombre de sŽquences et d'ŽvŽnements : // // chaque paire de chiffres correspond ˆ une sŽquence // // le nombre contenu dans une paire correspond au nombre d'ŽvŽnements que comporte la sŽquence // &sequences=000015001100140009& // position des pavŽs dans chaque sŽquence : // // positionN= o N est le numŽro de la sŽquence // // 6 positions gŽrŽes dynamiquement : // // 1= haut du pavŽ callŽ en haut ˆ gauche, image correspondante en face // // 2= haut du pavŽ callŽ en haut ˆ droite, image correspondante en face // // 3= haut du pavé callé au centre vertical ˆ gauche, image en face // // 4= haut du pavé callé au centre vertical ˆ droite, image en face // // 5= bas du pavé callé en pied ˆ gauche, image en face // // 6= bas du pavé callé en pied ˆ droite, image en face // &position3=331313113131133& &position5=33133311113& &position7=11113333111111& &position9=113113313& // variable pour signaler si le titre est sur une ou deux lignes // // titreN= o N est le numéro de la séquence // // et la valeur 1 ou 2 correspond au nombre de lignes du titre // &titre3=111111111111111& &titre5=11111111111& &titre7=11111111111111& &titre9=121111211& // titre et texte de chaque événement : // // titreN-N= et texteN-N= // o le premier nombre est le numéro de la séquence // le deuxime est le numéro de l'événement dans la séquence. // &titre3-1=

Les murs

& &titre3-2=

La cheminée

& &titre3-3=

Le pavement

& &titre3-4=

Le dais

& &titre3-5=

La table

& &titre3-6=

La table des invités

& &titre3-7=

Les nappes

& &titre3-8=

Le banc

& &titre3-9=

Le dressoir

& &titre3-10=

Les murs

& &titre3-11=

Le pavement

& &titre3-12=

Le dais

& &titre3-13=

La table des invités

& &titre3-14=

Le banc

& &titre3-15=

Le dressoir

& &titre5-1=

La nef de table

& &titre5-2=

Aiguières et gourdes

& &titre5-3=

Les bassins

& &titre5-4=

Les tranchoirs

& &titre5-5=

Les gobelets

& &titre5-6=

Les couteaux

& &titre5-7=

La nourriture

& &titre5-8=

Aiguières et gourdes

& &titre5-9=

Les tranchoirs

& &titre5-10=

Les gobelets

& &titre5-11=

La nourriture

& &titre7-1=

La mariée

& &titre7-2=

Le marié

& &titre7-3=

La demoiselle d’honneur

& &titre7-4=

Les invités

& &titre7-5=

Le chien blanc

& &titre7-6=

Le chien brun

& &titre7-7=

La mariée

& &titre7-8=

Le marié

& &titre7-9=

Les invités

& &titre7-10=

Les invités

& &titre7-11=

Les invités

& &titre7-12=

Les invités

& &titre7-13=

Les invités

& &titre7-14=

Le chien brun

& &titre9-1=

L’échanson

& &titre9-2=

Le panetier
ou l’échanson

& &titre9-3=

Les écuyers tranchant

& &titre9-4=

Les serviteurs

& &titre9-5=

Les ménestrels

& &titre9-6=

L’échanson

& &titre9-7=

Le panetier
ou l’échanson

& &titre9-8=

Les écuyers tranchant

& &titre9-9=

Les serviteurs

& &texte3-1=Bien que nue, la salle d’apparat n’en est pas moins élégante selon les critères du temps%A0: si les murs demeurent froids, de pierre grise, ils peuvent être couverts de tapisseries. De plus, ils sont ouverts sur la lumière de l’extérieur grâce à de hautes fenêtres.& &texte3-2=Une cheminée monumentale occupe une bonne part du mur du fond, sculptée d’une dentelle de pierre et notamment d’une frise de fleurs de lys.& &texte3-3=Un carrelage ornemental couvre le sol. Celui-ci compose un vaste carroyage qui évoque, aux yeux des nobles médiévaux, le jeu d’échecs, occupation aristocratique par excellence.& &texte3-4=Pièce maîtresse du mobilier, un grand dais est tendu au-dessus des principaux convives, attaché par des cordelettes aux poutres de bois que l’on devine.& &texte3-5=Le meuble principal est la table, simple plateau de bois dressé sur deux tréteaux, pour la table principale, sur plusieurs pour celle des invités. La table des principaux acteurs de la fête est toujours positionnée devant une cheminée, l’invité à l’honneur assis au centre, face à la salle.& &texte3-6=Les tables des autres invités sont en général disposées en U autour de la table principale%A0; une seule rangée d’invités est ici figurée, ce qui est fort peu vraisemblable. Ce procédé est utilisé pour laisser à l’artiste la place de représenter le ballet des serviteurs.& &texte3-7=La nappe de la table principale est plus courte que celle des invités qui descend jusqu’au sol, afin de laisser voir la somptuosité des fourrures qui doublent et bordent le bas des habits princiers comme ceux de la demoiselle d’honneur. Cette disposition laisse entrevoir la poulaine du prince, discrètement posée sur le menu vair de la doublure de la robe de sa belle : simple maladresse de dessinateur, ou plutôt signe d’appropriation de l’époux sur sa nouvelle épouse%A0?& &texte3-8=L’unique siège visible est celui sur lequel sont assis les principaux acteurs, un banc. Meuble honorifique, il est doté d’un dossier recouvert d’un "banquier", une pièce de tissu, ici de couleur verte, couleur de la jeunesse. Il n’est pas anodin que les plus nobles des convives ne soient pas dotés chacun d’un siège%A0: le banc les réunit, affirmant leur union. Ce meuble est un avatar direct du trône, large siège aux temps carolingien, dont il conserve le caractère d’apparat.& &texte3-9=Le dressoir est un meuble approprié aux circonstances, sur lequel l’artiste attire délibérément l’attention%A0: dressé du côté du roi, il exhibe une vaisselle de luxe, dont la précieuse nef de table. Le plateau du dressoir, recouvert d’un napperon orné du même motif que la nappe des invités et que le manteau de cheminée, supporte trois types de vaisselles%A0: d’or, d’argent et de verre. Muni d’étagères, c’est l’ancêtre du vaisselier.& // &texte3-10=Au-dessus des fenêtres, une tribune en bois repose sur des corbeaux de pierre, dont le parapet est orné d’une tenture.& &texte3-11=Les couleurs adoptées démontrent le recours aux techniques les plus sophistiquées du moment%A0: le bleu "de France", inspirée des faïences des potiers maures du royaume d’Aragon, en Espagne, a été mis à la mode, à la fin du XIVe siècle, par le duc Jean de Berry, commanditaire des fameuses Très riches Heures. Sous Charles VII, les carreaux bleus turquoise sont toujours appréciés. Les verts pâles ne sont pas moins difficiles à obtenir que les bleus, qui sont les premières faïences françaises. Les jaunes, bases du pavement, sont soit monochromes, soit bicolores, barrés ou ocellés d’orange.& &texte3-12=Le dais a pour fonction de désigner les convives à l’honneur, ici les mariés%A0: c’est pourquoi le tissu est une précieuse soierie d’or orientale. Pour cette raison aussi, la demoiselle d’honneur, comme le damoiseau au service du roi, ne sont pas inscrits dans l’espace textile délimité par la soierie.& &texte3-13=Les tables médiévales sont toujours recouvertes d’une nappe de lin blanc, frangée et brodée à liteaux bleus, dont le motif, ici, veut rappeler celui de la dentelle de la cheminée%A0; ce détail peu réaliste est une coquetterie de l’enlumineur.& &texte3-14=Les invités doivent en revanche être chacun assis sur un siège, souvent pliables et sans dossier, mais ils ne sont pas visibles, sinon celui du bas bout de la table secondaire, un petit siège-coffre sans dossier.
(BNF, ARS, ms. 5072 Rés.)
& &texte3-15=Lors des grands festins,
le dressoir permet au prince d’étaler sa richesse aux yeux de tous%A0; c’est pourquoi les objets d’orfèvrerie prédominent.
(BNF, ARS, ms. 5073 f° 148)
& &texte5-1=Les nefs de table, ainsi dénommées pour leur forme de navire contenaient notamment les épices précieuses et l’"épreuve" ou contrepoison, souvent un morceau de "langue de serpent" ou de "corne de licorne" réputées changer de couleur au contact d'aliments empoisonnés.& &texte5-2=Récipients du vin par excellence, elles peuvent aussi contenir de l’eau et servir aux ablutions en début ou fin de repas. L’aiguière se distingue de la gourde par son large col muni d'une anse fixée sur la panse. Munis de couvercles, afin de protéger le contenu, ces récipients sont apportés couverts, comme le hanap d’orfèvrerie que tient le principal serviteur, afin que nul ne puisse y verser du poison pendant le transport depuis la cuisine, installée dans un autre corps de bâtiment.& &texte5-3=La vaisselle d’apparat, exhibée sur le dressoir, comporte une série de bassins, surmontée d’une salière en forme de gland, et de deux petites aiguières qui, associées aux bassins, ont dû contenir l’eau de rose du lavage des mains effectué cérémonieu-
sement, assis à table, avant et après le repas%A0; les bassins, dressés sur chant, sont des plats de service pour les viandes et la sauce.
& &texte5-4=Une fois les plats posés sur la table, les convives se servent avec les doigts et déposent les mets sur un tranchoir %AD ou tailloir%A0: ici de minces rectangles plats d’étain ou d’argent, posés devant chaque convive%A0; ce sont les ancêtres des assiettes.& &texte5-5=Deux types de gobelets à boire sont représentés%A0: des timbales de métal et des verres d’Allemagne. S’il n’y a presque pas de gobelets sur cette table de festin, c’est que les serviteurs ne les disposent pas à l’avance, contrairement à aujourd’hui. Qui veut boire fait signe à l’un d’eux et on lui apporte aussitôt un verre plein, desservi aussitôt vidé. Le rythme devait être rapide%A0: les verres médiévaux sont de fort petite contenance...& &texte5-6=Les couteaux sont les uniques couverts représentés sur les tables. À ce stade du repas, les cuillers ne sont pas nécessaires, et à cette époque, les fourchettes n’existent pas%A0: on mange
%AD élégamment %AD avec les doigts des mets découpés en minces lanières par les écuyers tranchant. Les petits couteaux, disposés sur la table le manche tourné vers le convive, servent à piquer les morceaux de la pointe.
& &texte5-7=Outre les boissons, largement suggérées par les aiguières, la gourde et les gobelets à boire, la seule nourriture figurée est la viande, et plus exactement la volaille. Ce sont en effet de petits oiseaux, sans doute du gibier, cailles ou grives, dressés dans des bassins à la manière d’oisillons dans un nid, et présentés entiers aux convives, avec les becs.& // &texte5-8=Vaisselle d’apparat, aiguières et gourdes sont fabriquées pour la circonstance et portent les blasons héraldiques des époux. D’ordinaire rangés sur la tablette inférieure du dressoir, elles ont été ostensiblement disposées sur le pavage, dans l’angle inférieur droit de l’image, afin d’équilibrer la composition de la scène%A0: à la file des serviteurs qui entrent dans la pièce répond l’alignement des ustensiles. En d’autres circonstances, comme en été, dans les jardins, elles sont plutôt disposées dans un rafraîchissoir, le vin étant apprécié frais. La froideur du carrelage et le courant d’air de la porte suffisent ici à les rafraîchir.& &texte5-9=Le tranchoir était initialement une tranche de pain dur sur laquelle on découpe sa viande. Une fois le repas terminé, le tranchoir est mangé, imbibé de sauce, ou bien déposé dans le "pot à aumônes" dont le contenu est distribué aux indigents. Il n'était pas rare chez certains seigneurs pauvres de devoir partager son tranchoir voir même son verre.
(BNF, ms. Fr. 22500)
& &texte5-10=Le verre, dont on trouve deux exemplaires, l’un sur le dressoir, l’autre devant l’invité le plus noble, n’est pas un objet habituel dans la Bourgogne du XVe siècle%A0: il s’agit d’un type bien connu dans les fouilles archéologiques de l’Alsace et de l’Allemagne médiévales%A0; c’est donc un verre d’importation, témoignage du commerce de luxe à longue distance, dont le transport jusqu’en Flandre, compte tenu de la fragilité de la matière, était fort coûteux.& &texte5-11=Servir des oiseaux aux repas de mariage semble avoir été assez courant%A0; certes, ce n’est pas le seul plat présenté aux convives, loin s’en faut%A0: le repas pouvait durer plusieurs heures, voire plusieurs jours. Mais si l’artiste ne figure ici que des volailles, c’est qu’elles représentent l’un des mets les plus appréciés et les plus gratifiants pour les convives nobles. Qu'ils soient chassés ou domestiques, les volatiles sont en effet réservés par les diététiciens aux classes supérieures qui n'ont pas besoin de grosses viandes nourrissantes. La consommation de gibier à plume et d’animaux de basse-cour est donc un signe de luxe.& &texte7-1=La mariée porte une robe de mariage de couleur rouge, comme il était alors de règle en France. Ses mains sont posées sur la nappe%A0; elle ne mange pas. Toute sa contenance doit démontrer qu’elle est pudique et retenue, dans ses mœurs comme dans ses manières de table. Elle est en exposition, joue un rôle convenu qui l’empêche de prendre part physiquement à la fête. C’est là une métaphore, et l’on ignore si cette attitude était observée dans la réalité. Malgré la richesse de sa mise, la mariée a le visage impassible, les yeux baissés et tournés vers sa demoiselle d’honneur, pour ne manifester surtout aucun intérêt public envers son époux.& &texte7-2=L’époux arbore une mince couronne en or posée sur son bonnet, signe de rang royal. Il porte un manteau de soie d’or doublée et bordée de fourrure brune. Contrairement aux femmes, dont tout poil est soigneusement masqué ou épilé, sa coiffure laisse apparaître sa chevelure mi longue. Sous le manteau, il porte un pourpoint rouge à haut col, lacé sur la poitrine, dévoilant une chemise de fine toile %AD les meilleures de ce temps provenaient de la ville de Reims. Le pourpoint, court, est porté avec des chausses noires, sortes de collants taillés sur mesure%A0; des poulaines de cuir noir, au bout pointu bourré de mousse, complètent sa vêture.& &texte7-3=Soumise à des exigences de modestie, comme toute femme de la haute noblesse, la demoiselle d’honneur tient ses mains posées sur ses genoux et ne cherche pas à se nourrir. Comme l’époux, elle regarde la mariée, un imperceptible sourire sur le visage. Moins décolletée que l’épouse, elle a cependant mis sa poitrine en valeur en la soutenant d’une large ceinture de tissu cloutée d’or portée haut, sous les seins. Sa vêture rend compte d’un rang légèrement inférieur%A0: les bordures de fourrure sont moins larges, sa coiffure moins élaborée et elle ne porte pas de bijoux. Elle aussi s’est fait épiler la tête haut sur le front et la nuque.& &texte7-4=Les invités sont assis selon leur rang social, du haut bout au bas bout de la table%A0; l’homme placé au premier plan est donc le plus noble d’entre eux. Qu’il s’agisse des personnalités honorées ou des invités à la fête, les convives ne sont installés que d’un seul côté de la table, pour faciliter le service et permettre à tous d’assister aux spectacles qui viennent ponctuer le service.& &texte7-5=Le chien blanc, lévrier ou levrette, symbolise la dame. Dans le mythe comme dans la réalité, les dames de l’aristocratie ont souvent un petit chien blanc dans les bras, ou à leurs pieds. Celui-ci se tient juste devant la nouvelle mariée. Le chien est symbole de la fidélité, exigée de l’épouse, et sa couleur blanche, signe de pureté. Son poil ras, qui l’éloigne de la bête sauvage, en fait l’animal policé par excellence, et l’on devine sa peau aussi douce que celle, soigneusement épilée, des dames d’alors.& &texte7-6=Le chien brun symbolise le principe masculin%A0: poilu, de couleur sombre, plus trapu, il se détourne de la levrette, comme devront le faire les autres hommes qui, sans doute, côtoyaient courtoisement la princesse. Il ne dispute pas au chien blanc l’os que celui-ci tient fermement sous les pattes.& // &texte7-7=Ses cheveux dissimulés, comme il convient à une femme mariée, sont rassemblés en un hennin à deux cornes, savante construction d’osier ou de fil de fer recouverte de velours noir bordé de perles. Bien que certains prédicateurs se soient vertueusement acharnés contre cette coiffure, n’hésitant pas à la diaboliser, la mode en a perduré. La coiffe dégage un front soigneusement épilé haut sur la tête, à la mode italienne. Le décolleté permet d’arborer une chaîne en or à gros maillons, symbole de la lignée et de l’attachement de l’épouse à l’époux.
(BNF, ARS, ms. 5073 f° 148)
& &texte7-8=Le manteau n’a pas seulement pour fonction de protéger du froid, ni même de faire preuve d’élégance%A0: c’est un vêtement symbolique, celui de la puissance, de la chevalerie. Loin de se comporter modestement, comme l’épousée, le marié est actif%A0; il bouge et agit%A0: à demi tourné vers sa dame, qu’il n’hésite pas à regarder, il porte la main au plat et s’apprête à manger. Dans le repas de mariage tel que les artistes le figurent, depuis le XIIIe siècle, l’homme est toute action, la femme toute immobilité.& &texte7-9=Le premier invité porte un costume coûteux, en drap d’or, de soie doublée et bordée de fourrure, sur un pourpoint noir, couleur aussi de son chaperon. Il est le premier servi et le seul à manger, le seul aussi %AD dans l’image %AD à disposer d’un couteau devant lui%A0: dans la réalité, bien sûr, tous les convives en possédaient un.& &texte7-10=Le second invité, moins richement vêtu, arbore tout de même de la fourrure à sa robe, et des chaînes d’or au cou le désignent sans doute comme un haut personnage de la cour%A0: c’est à de telles chaînes que l’on suspendait, par exemple, les sceaux à sceller les documents administratifs. S’il ne mange pas encore, il a déjà les mains posées sur son tranchoir.& &texte7-11=Le troisième ne porte pas de chaperon, mais, à sa chaîne d’or, pend un bijou qui évoque un ordre de chevalerie. S’il ne mange pas non plus, il boit déjà.& &texte7-12=Les quatrième, cinquième et sixième convives arborent eux aussi des chaînes d’or.& &texte7-13=Les deux derniers sont plus jeunes%A0: leurs cheveux sont plus longs et leur coiffe plus extravagante, surmontée d’un plumeau de fils d’or. C’est sans doute aussi la raison pour laquelle ils sont relégués en bout de table, priorité étant laissée aux aînés, comme toujours.& &texte7-14=Pour les lecteurs de manuscrits, la représentation de chiens est associée à un proverbe%A0: "à chaque chien son os". La sentence peut avoir deux sens%A0: dans le contexte d’épousailles, celui de ne pas tenter de disputer l’élue au roi, dans celui de la jouissance des biens matériels, de ne pas disputer à quiconque un héritage, une fortune, etc. Le vice contraire est figuré par deux chiens qui se disputent l’os, motif courant dans les marges de manuscrits. Les deux chiens de cette scène de mariage n’ont donc pas seulement une fonction anecdotique ou esthétique, ils délivrent un message de mise en garde à tous ceux qui sont dans l’entourage d’un prince.& &texte9-1=Debout, à proximité immédiate du couple princier, l’échanson est l’officier chargé de servir à boire à la table du seigneur. Vêtu d’un coûteux chaperon noir et d’une robe bleue fourrée de brun, il est le seul officier à porter de la fourrure. Accoudé sur le dressoir, pour se reposer des longues heures de festin où il doit rester immobile, il surveille la nef de table, le plus précieux des biens du seigneur.& &texte9-2=En tête de file des serveurs, ce personnage en longue robe rouge apparaît comme le second officier en importance derrière l’échanson. Coiffé à la dernière mode du temps, d’un haut bonnet, il est le seul à porter une dague à la ceinture. La serviette qu’il porte sur l’épaule le désigne comme le panetier, officier de bouche chargé du service du pain.& &texte9-3=Les plats sont servis aux mariés et aux convives par deux écuyers tranchants, qui se distinguent des autres serviteurs par l’élégance de leur tenue et leur position à proximité des tables. Le pourpoint ajusté, aux épaules rembourrées, à la mode du temps, les manches fendues pour donner de l’aisance, une dague à la ceinture, ils découpent les viandes pour les invités. L’écuyer tranchant commis à la table royale est le plus élégamment vêtu%A0: son pourpoint gris et noir profond, teinture au prix exorbitant, est cousu de fil d’or%A0: c’est le "premier écuyer tranchant", un proche, un intime du roi, avec qui il a le droit de partager viande et vin.& &texte9-4=L’habit des trois derniers serviteurs pénétrant dans la salle traduit leur place dans la hiérarchie. En bas de l’échelle, les jeunes pages, vêtus de rouge et de vert, couleurs de la jeunesse%A0; plus haut, un serviteur vêtu de gris et de noir. Tous arborent des bijoux ou des broderies d’or, témoignant de leur extraction sociale élevée.& &texte9-5=Trois musiciens jouant de la trompette agrémentent le repas et sonnent l’arrivée des plats, ranimant ainsi l’attention des convives. Contrairement aux troubadours qui sont à la fois auteurs et compositeurs de pièces musicales, les ménestrels ne sont que des interprètes.& // &texte9-6=L’échanson est ici le plus âgé des serviteurs, donc le premier dans la hiérarchie du service. À la Cour des Rois de France, cette fonction fut très tôt considérée comme une des plus nobles charges, réservée à des hommes de confiance obligatoirement issus de la noblesse. Car l’échanson est responsable de la vie du prince et veille à ce qu’aucun poison ne puisse être versé dans ses plats et son verre, en procédant à l’"essai".& &texte9-7=Cet officier pénètre dans la salle de banquet en tenant un hanap à couvercle d’orfèvrerie, à la manière d’un saint Graal. Cet ustensile semble désigner plutôt l’échanson. L’enlumineur avait peut être une connaissance médiocre du protocole, mais plus vraisemblablement, il a voulu fusionner, pour des raisons symboliques, les rôles de panetier et d’échanson en un seul personnage. Ainsi, l’officier qui ouvre le ballet des serviteurs, apporte le pain et le vin, symboles des nourritures terrestres mais aussi spirituelles, qui font de ce repas de noce une cérémonie quasi-religieuse.& &texte9-8=Le ballet des serviteurs a un caractère à la fois théâtral et rituel. Ainsi la posture des écuyers fait-elle allusion au rituel féodal de l’agenouillement. Encore accompli au XIVe siècle, il est progressivement abandonné au XVe siècle, mais le jeu de jambes des acteurs trahit encore cette ancienne habitude%A0: les écuyers tranchants servent les plats la jambe droite légèrement ployée, la jambe gauche en arrière.& &texte9-9=Le port des plats se fait en procession. Le symbolisme du repas est quasi religieux%A0: il a pour fonction de marquer la vénération due au prince.%0DLe dernier des serviteurs pénètre dans la pièce en un mouvement d’amorce qui laisse entendre que bien d’autres le suivent. De fait, un banquet, à la cour de Bourgogne, engageait au moins une cinquantaine de serviteurs sous l’autorité du panetier, l’échanson ayant autant d’hommes sous ses ordres, de même que le principal écuyer tranchant%A0! Les quelque deux cents hommes qui constituaient le bataillon du repas de fête sont ici représentés par seulement huit hommes%A0!& // balise de fin de fichier texte // // permet au swf de savoir s'il a fini de charger le fichier texte // // afin de passer ˆ son exploitation // &Z=1&