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Le charnier de Verdun

Le charnier de Verdun
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Le photographe Jean-Pierre Bonfort revient sur les traces du tonnelier Louis Barthas qui a laissé 10 carnets de notes prises au fil de ses quatre ans de guerre.

De part et d’autre on se battait en cannibales, avec une cruauté plus grande peut-être qu’aux temps reculés des invasions barbares. Vae Victis ! Malheur à la cote 304 à qui tombait vivant aux mains de ses ennemis ; tout sentiment d’humanité était banni. Je vis moi-même un lieutenant tirer sur des brancardiers allemands portant un blessé et, à un soldat qui eut le courage de critiquer cette mauvaise action, l’officier répondait : « Bah ! Les Allemands en feraient de même. » À l’heure dite, l’attaque de notre part se déclencha et, par surprise, les zouaves s’emparèrent du « saillant » sans grande résistance de la part de l’ennemi ; mais des fusées rouges tracèrent dans la nuit leur sillon sanglant et aussitôt voilà la cote 304 transformée en volcan, les batteries de gros calibre s’acharnaient surtout sur le point attaqué mais, par la même occasion arrosaient un peu partout, sauf à notre coin, intact comme un îlot au milieu d’une mer en furie.

© Jean-Pierre Bonfort

  • Date
    26 avril – 19 mai
  • Lieu
    Cote 304, Marne
  • Auteur(es)
    Jean-Pierre Bonfort
  • Description technique
    Photographie couleur, 61 x 70 cm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la Photographie, EP-1147-Boîte Fol, 10e cahier, page 298

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm2152006324